A l’issue d’une réunion largement consacrée sur le Mali le vendredi dernier, l’Union africaine appelle les autorités de Transition à une prorogation courte de seize mois maximum pour un retour rapide à l’ordre constitutionnel.
Alors que nous sommes à moins d’un mois du sommet l’Union africaine et l’Union européenne qui se tiendra à Bruxelles, la capitale européenne. L’instance panafricaine (U.A) s’est ralliée aux côtés de sa sœur (l’Union européenne) et la Cédéao pour soutenir les sanctions ont été imposées par les chefs d’Etats de l’organisation sous-régionale.
Dans le communiqué final qui a été rendu public ce vendredi, l’Union africaine a rejeté en bloque le calendrier qui a été proposé par les autorités de Transition qui ont émis un rallongement de la durée de Transition à cinq ans puis à quatre ans. Ledit communiqué dans sa page 2, l’Union africaine considère ce rallongement comme : « inconstitutionnel, inadmissible, inapproprié et constitue une grave obstruction au processus démocratique dans le pays ».
En même temps l’organisation panafricaine plaide pour un retour rapide à l’ordre constitutionnel et démocratique et propose un délai de seize mois maximum. La Cédéao ne s’est quant à elle jamais prononcée sur un délai depuis son dernier sommet extraordinaire. Ainsi l’Union africaine a entériné la proposition faite par l’Algérie qui s’est manifestée à aider le Mali à la mise en place d’un plan de sortie de crise, qui tient compte aussi bien des exigences internationales que des aspirations légitimes du peuple malien.
Mais au sein de l’opinion malienne, cette proposition de l’Algérie est perçue d’un mauvais œil vu le double jeu d’Alger dans le dossier malien à travers l’Accord de paix issu du processus d’Alger. Depuis les années 90, l’Algérie est impliquée dans le processus de paix au Mali. Tous les Accords que le Mali a connus ont été signés à Alger, mais jusqu’à présent rien ne bouge. D’ailleurs depuis le début de la crise malienne, l’Algérie n’a fait que profiter dans cette crise pour se montrer leader dans cette région, renchérit cet observateur.
Pour Hamma Wologuem, historien : « Il ne faut surtout pas que les autorités de la Transition acceptent cette proposition d’Alger. Les Maliens sont capables de résoudre ce problème de délai de la Transition, car Alger profite de la situation malienne ». Selon Hamma, au moment où les Algériens se sont soulevés contre Abdoul-Aziz Bouteflika, il n’y a pas eu de médiations de quel que pays que soit, parce que ça relève de la souveraineté nationale de l’Algérie et l’Union Africaine s’est tue sur la question. En plus, le coup d’Etat orchestré au Tchad par le fils de Deby, toutes les instances sous-régionales et internationales ont fermé les yeux sur ce drame et c’est au Mali qu’on va nous dicter ce qu’on doit faire, a-t-il indiqué.
Ousmane Mahamane
Source : Mali Tribune