Alors que le Niger expulse 135 Soudanais vers la Libye, quatre Soudanais sont en rétention en France et risquent l’expulsion vers le Soudan : selon les politiques européennes, les réfugié-e-s ne sont les bienvenu-e-s nulle part.
L’essentiel des migrations africaines se fait à l’intérieur du continent africain. Il y existe des zones de liberté de circulation, comme la CEDEAO (Communauté Économique des États d’Afrique de l’Ouest), dont fait partie le Niger. Mais l’Union européenne, et certains de ses États membres, en particulier la France, font pression sur ces pays pour qu’ils fassent obstacle à la mobilité des Africain-e-s supposé-e-s remonter vers l’Europe. C’est ainsi que le Niger a adopté une législation répressive et s’est couvert de check-points sur les routes conduisant vers le nord.
Pour dissuader les exilé-e-s de continuer leur route vers l’Europe, l’Union européenne a aussi installé au Niger un centre de tri. Un faible nombre de personnes y sont reconnues comme réfugiées et sont reçues en Europe, la grande majorité se voient proposer par l’Organisation Internationale des Migrations le retour vers leur pays d’origine. Arrivent dans ce contexte près deux mille Soudanais-es fuyant la situation en Libye. Le gouvernement nigérien en fait arrêter cent quarante et expulse environ cent trente-cinq (quelques personnes ont réussi à s’enfuir, d’autres ont tenté de s’opposer à leur expulsion et ont été hospitalisées suite à la violence de la police).
En France, quatre Soudanais sont enfermés au centre de rétention d’Oissel, près de Rouen, et risquent d’être expulsés au Soudan, dans le cadre de la coopération mise en place entre les autorités françaises et soudanaises pour faciliter les expulsions. Une pétition circule, merci de la signer.
Ces deux faits témoignent d’une politique des États européens qui cible tout particulièrement les nationalités, qui du fait de la situation du pays qu’elles fuient et du régime qui y règne, ont le plus de chance d’obtenir l’asile. Rappelons qu’Omar el-Béchir, président du Soudan, est recherché par le Tribunal Pénal International pour génocide, crimes de guerre et crimes contre l’humanité, et que plusieurs guerres civiles sont en cours dans ce pays et viennent s’ajouter à la répression qu’y subissent les opposant-e-s politiques.
Dans le même ordre d’idée, les autorités suisses viennent de découvrir que l’Érythrée était finalement un pays sûr pour les personnes ayant effectué leur service militaire, et qu’il était donc possible d’y renvoyer les demandeurs et demandeuses d’asile qui sont dans cette situation.
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