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Drissa BALLO, coordinateur du projet de développement des compétences et l’emploi des jeunes: « Plus de 30 Milliards de FCFA pour l’employabilité des jeunes »

Il s’’appelle Drissa BALLO et est coordinateur du Projet de Développement des Compétences et l’Emploi des Jeunes (PROCEJ). Il était précédemment Directeur National de la Formation Professionnelle en outre Conseiller Technique au Ministère de l’Emploi et de la Formation Professionnelle. Selon lui, le chômage des jeunes est une préoccupation majeure des plus hautes autorités du Mali et ce projet en est la parfaite illustration.

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Mali Sadio : Parlez-nous un peu du PROCEJ.

Drissa BALLO : Je dirige ce projet depuis le mois de novembre 2014. Il faut reconnaître que la formulation du projet a pris deux ans.  D’abord, nous sommes partis d’un diagnostic. Il  a prouvé que  la majorité des jeunes souffrent  d’un problème de qualification professionnelle. Le premier constat est que la formation reçue dans nos écoles  ne donne pas accès directement au marché de  l’emploi.

Certains ont parcheminé, mais n’ont pas la qualité technique requise. D’autre part, d’autres rentrent à l’école et sortent sans obtenir le diplôme. Il y a aussi le fait qu’une grande majorité aussi n’a pas accès à l’école. Donc, le premier point était l’insuffisance de qualification. Il faut  savoir que l’économie malienne est dominée  par le secteur agricole et informel alors que pour développer un pays, il faut créer le maximum de petites et moyennes entreprises et de petites moyennes industries. Donc, nous  nous sommes dit : Soit on aide les jeunes  à créer  leurs propres entreprises  ou leurs PME –PMI,  qui de leur côté vont créer d’autres emplois. Ainsi  nous avons choisi  deux composantes.

La première composante est éducative, la deuxième est basée sur l’entreprenariat et la troisième est l’appui institutionnel. Sur  la composante éducation,  nous avons  deux sous composantes. La sous composante Appui  à l’enseignement technique : Dans cette sous composante  nous avons prévu d’appuyer quatre établissements  publics, IFP de Kayes, de Ségou, de Bankass et de Banakabougou. Ces quatre Instituts de Formation Professionnelle s’occuperont de renforcement des capacités des filières que nous avons choisies.

Dans ces établissements, nous allons mettre des nouveaux  modes de gestion. Nous allons travailler sur l’ensemble des ressources  humaines des apprenants, en passant par des filières et le personnel de l’administration. Nous allons travailler sur  six domaines de formateurs.  Même si on crée des nouvelles filières, s’il n’ y a pas  des formateurs qualifiés ça  ne passe pas. Nous allons créer  un fonds de compétitivité dont l’enveloppe s’élèvera à  2 Milliards de FCFA au niveau de l’enseignement privé.  Nous allons créer des comités de sélection au niveau des établissements privés. Ce  fonds sera sous forme de dons.

Nous allons   profiter de  ces subventions pour améliorer  la capacité  des  centres  de formation, dont la  majorité est concentrée  à Bamako et aux alentours. Vous  savez,  au niveau  des centres  de formation, les machines coûtent  très cher.  C’est pourquoi  ce fonds sera comme une subvention. Maintenant,  la deuxième  sous composante concerne  les enfants  déscolarisés. Dans le premier axe, l’apprentissage alterné, nous avons comme objectif  de former 4500 jeunes. On a déjà  un  produit qui marche avec le FAFP, qui forme bon an mal an 4000 à 5000 jeunes. Dans le deuxième axe, ce sera en forme d’ateliers qui forment  des jeunes  placés auprès d’eux dans les  milieux ruraux. Sur ce volet,  on a prévu de former 20.000 jeunes. On les formera en gestion et en entreprenariat et  à la fin, on leur donnera des équipements. Dans la deuxième composante, il y a l’entreprenariat des jeunes et l’appui aux PME-PMI. Dans cette composante, nous sommes à environ 29  Milliards FCFA. Nous avons constaté qu’il y a des jeunes qui ont le diplôme  et d’autres qui ont appris  des métiers. Sur le  premier niveau d’entreprenariat  qui appelle non scolarisés et déscolarisés, le niveau minimum  est le CAP.  Ces jeunes vont s’inscrire chacun dans sa région et on va mettre à leur disposition des dispositifs adéquats et  des subventions d’à peu près 200.000FCFA.

Cela concerne des ateliers de réparation de radios, de motos, le maraichage ou l’embouche. Ils seront suivis pendant un an. Cela concerne les jeunes déscolarisés qui vivent en milieux ruraux. Pour le deuxième volet concernant les jeunes scolarisés, un jury composé  de spécialistes en financement sélectionnera les projets porteurs  qui seront financés.

Des entrepreneurs réputés de la place seront impliqués et ce sera de manière  transparente ; les résultats  passeront à la tête et à la radio.   Mais  une fois retenu  le jeune porteur de projet peut avoir jusqu’à 10 millions de FCFA  gratuitement. Si votre  projet  peut  atteindre 25 millions FCFA, on vous donne les 10 millions et   les 15 millions de FCFA  proviendront d’une ligne de crédit  garantie au niveau des banques et remboursables.

Pour  la dernière composante concernant  les PME-PMI, nous avons  prévu de les accompagner. Parce que les PME-PMI  bien gérées peuvent générer  des emplois.  Pour elles le critère est de prouver son existence  depuis 5ans au moins. Pour la composante entreprenariat, on a prévu l’âge de 21 ans à 35ans. APEJ, FAFPA seront les coordinateurs et nous nous chargerons  du volet financier. Maintenant, pour le volet opérateur,  nous les appuierons  en équipements.

Mali Sadio : Quelle est la durée de ce projet ?

DB : La durée du  projet est de 5ans. Nous avons  une enveloppe  de 33 millions de dollars, ce qui fait 31, 5 Milliards de FCFA avec la banque Mondiale et l’Etat du Mali. Le projet est financé par la Banque Mondiale avec  une  partie  de la subvention et une partie du crédit et l’Etat du Mali participe à hauteur 2000.000 dollars soit 1Milliard de FCFA.

Le renouvellement du projet dépend du succès de ces premières années.

  1. DIAK               

Source: Mali Sadio

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