Stabiliser les prix des produits de première nécessité sur le marché et traquer les commerçants contrevenants, les brigades de contrôle de la Direction régionale du commerce, de la consommation et de la concurrence du District de Bamako sillonnent la capitale presque tous les jours. Quel est le nombre des procès-verbaux de constat dressés à l’encontre des commerçants contrevenants entre janvier à août 2022 ? Qu’en est-il des pénalités recouvrées au titre d’amendes transactionnelles ? Éléments de réponses.
Observant au quotidien les actions des brigades de contrôle de la Direction régionale du commerce, de la consommation et de la concurrence du District de Bamako sur le terrain, le Nouveau Courrier (NC) a investigué autour des questions ci-dessus. Ainsi, NC est en mesure d’apporter des réponses, elles-mêmes fournies par le Directeur régional du commerce, de la consommation et de la concurrence du District de Bamako, appuyé par son régisseur de recettes.
En cette première semaine du mois de septembre, nous sommes à la DRCC. Sans gêne, le patron des lieux, qui avait fait venir le régisseur de recettes dans son bureau, montre sa disponibilité à répondre à nos questions et tacle sévèrement des journalistes qui colportent des informations non vérifiées et à sens unique.
« Tout ce que nous faisons, c’est contre quittance. Mais des gens continuent à nous diffamer gratuitement, ils portent atteinte à notre dignité », regrette-t-il, de prime abord.
Visage révolté sur un ton ferme, il nous a fait visionner sur un mur Whatsapp de son téléphone une photo d’un commerçant accompagné d’un policier et un agent de la DRCC en train de payer de l’argent contre procès-verbal. Et l’audio du même commerçant, quelques jours après, sur les ondes d’une radio de la place en train de dire le contraire. « Des commerçants contrevenants, qui paient la pénalité contre quittance, se permettent d’aller sur des plateaux radios et de mettre en cause notre travail », se lamente-t-il.
Ristourne de 45%
Dans le bureau du régisseur de recettes, nous avons vu et consulté, feuille par feuille, des tas des procès –verbaux dressés à l’encontre des commerçants contrevenants. Aussi bien des sources de quittance. Une assistante est chargée de tout saisir dans l’ordinateur et écrire encore dans un grand registre pour plus de précaution. Au total 1.864 procès-verbaux, 14 quittances utilisés pour un montant total de 117.712.500 FCFA versés au Trésor public, entre janvier à août 2022. « Nous avons eu ce montant rien qu’avec ce contrôle-là, où des pénalités ont été recouvrées », concède le régisseur.
« Nous n’avons pas besoin de prendre de l’argent, illégalement, notre ristourne de 45% nous suffit largement », soupire le DRCC, qui, après nos échanges a même refusé de nous dire son nom et prénom. « Vous êtes venus chercher des informations, on se limite là. Le reste n’a pas d’importance », a-t-il pesté
Ousmane Anouh Morba
Source: Nouveau Courrier