Suivez-nous sur Facebook pour ne rien rater de l'actualité malienne

Drame dans une carrière abandonnée à Sadiola : Bilan, 5 morts, 15 blessés

La ministre des Mines et du Pétrole et son collègue de l’Administration territoriale et de la Décentralisation se sont rendus sur place pour présenter leurs condoléances aux parents des victimes et rappeler les uns et les autres à la prudence et au respect des textes

La Société d’exploitation des mines d’or de Sadiola (SEMOS) a renforcé le niveau de sécurité autour de sa mine principale, en déployant à cet effet une centaine d’agents des forces de sécurité, appuyés par la sécurité privée de l’entreprise. Le but, a révélé le maire de la localité, Toumani Dembélé, est de prévenir une éventuelle agression de ce site, de protéger la vie et les biens des employés de la mine et des habitants de la zone.

Cette carrière principale, longue de 3 km sur une profondeur de 200 m, est clôturée par les grilles. En dépit des mesures de sécurité, elle a été envahie dans la nuit du dimanche à lundi 8 juin par des centaines d’orpailleurs. Munis de pèles, piques et pioches, ils ont découpé les grillages, ligoté des agents de sécurité avant de se diriger vers la carrière abandonnée depuis fin mars, où aurait été découvert un potentiel estimé à 500 millions d’onces d’or. Malheureusement, cette ruée sur l’or a tourné au drame, car dans les bousculades il y a eu cinq morts (tous ressortissants des pays voisins, selon l’édile de Sadiola), 15 blessés dont onze grièvement. Une première depuis l’ouverture de cette mine en 1996.

Face à cette tragédie humaine, la présence des autorités sur le terrain était non seulement nécessaire pour s’enquérir de la situation, mais aussi pour soulager les familles, parents, amis des victimes en leur présentant les condoléances de la nation. Pour ce faire, la ministre des Mines et du Pétrole, Mme Lelenta Hawa Baba Ba et son collègue de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, Boubacar Alpha Bah, ont été dépêchés vendredi dernier pour sensibiliser les orpailleurs au respect des dispositions contenues dans les codes miniers et prises pour éviter la propagation de la maladie à coronavirus.

La délégation ministérielle a, après avoir présenté leurs condoléances au chef de village, Maridian Dembélé, visité la carrière où a eu lieu le drame. Elle a également rencontré les forces vives de la localité au niveau des mines. Interrogée à la fin de ce périple, la ministre en charge des Mines a déclaré que les pays voisins ont interdit l’orpaillage chez eux à cause de la Covid-19 et de l’hivernage. Au Mali également, ces activités sont suspendues pour trois mois à compter du 29 février dernier. La fin de cette défense coïncidera avec la trêve habituelle pour cause d’hivernage et allant du 15 juin au 30 septembre, conformément à un arrêté interministériel. Aussi, c’est connu de tous à Sadiola, il est strictement interdit d’intégrer les carrières, a rappelé Mme Lelenta Hawa Baba Ba.

Cette proscription contenue dans les conventions d’établissement des sociétés minières ne semble pas convenir au premier magistrat de la ville et à des habitants. Toumani Dembélé a, à cet effet, déploré la non implication des collectivités et de la communauté dans le processus d’attribution des permis d’exploitation aux sociétés minières.

En réponse à cette allégation, la ministre des Mines et du Pétrole a précisé que la délivrance de permis d’exploitation à une société est assujettie à l’octroi par le ministère chargé de l’Environnement d’un permis environnemental. Avant de donner son approbation, ce département, chargé de veiller à la préservation de notre cadre vie et de l’écosystème national,   rencontre les populations concernées afin de recueillir leurs préoccupations relatives aux impacts éventuels de la mine sur elles et sur l’environnement, a ajouté Mme Lelenta Hawa Baba Ba.

Toutefois, la bonne organisation de l’orpaillage nécessite l’implication de tous, a-t-elle interpellé. «Nous invitons l’administration, les autorités locales et les élus à s’impliquer davantage. Des mines ont déjà donné des sites où existe le potentiel. Nous avons dégagé des couloirs d’orpaillage où les orpailleurs pourront travailler et gagner leur vie dans les conditions de sécurité optimale. Des partenaires sont aussi prêts à vous accompagner dans ce sens en mettant à disposition des machines adaptées et appropriées», a informé la ministre.

Pour sa part, le ministre Boubacar Alpha Bah a invité tout le monde à la responsabilité citoyenne collective. «Qu’ils soient nos compatriotes ou non, ils sont tous des Africains. Nous avons un devoir de solidarité et de surveillance de notre territoire. Tout le monde doit y veiller. Chacun doit se dire que je ne dois pas faire cela», a martelé le ministre en charge de l’Administration territoriale.

Cheick M. TRAORÉ

Source: Journal l’Essor- Mali

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *

Suivez-nous sur Facebook pour ne rien rater de l'actualité malienne
Ecoutez les radios du Mali sur vos mobiles et tablettes
ORTM en direct Finance