Selon le Sociologue Dr. Moussa Coulibaly, la nouvelle de la mise en place du gouvernement le samedi 1er juillet 2023, est tombée comme une pluie du mois de mars qui a surpris une grande majorité de Maliens. Il dira que d’habitude, les remaniements ne sont pas une surprise au Mali et que cette fois ci, les seuls indices observables étaient le passage du oui lors de l’élection référendaire et les observateurs avertis pouvaient s’y attendre.

Dr. Coulibaly estime que ce remaniement se passe dans la foulée de l’acceptation de la demande de retrait définitif des casques bleus de l’Onu du Mali. Ce retrait qui sera effectif au plus tard le 31 décembre 2023 sonne déjà aux oreilles de notre sociologue, comme une humiliation de plus pour la communauté internationale mais un défi de plus pour les autorités de la transition. « Un gouvernement qui nait dans ces conditions ne peut se hasarder à ressembler aux configurations habituelles teintées de sentiments et de symboliques », lance-t-il. Pour lui, il s’agit de répondre aux nombreuses préoccupations qui jalonnent le chemin de la refondation tant souhaitée par le peuple et son armée.

A ses dires, les changements intervenus en général sont à l’image des problèmes qui ont secoué la stabilité du climat socioéconomique de notre pays. L’énergie, l’école, la santé, la maîtrise des prix des denrées de première nécessité ne sont pas étrangères aux changements intervenus. Le sociologue croit fort que la transition malienne amorce sa vitesse de croisière et pense qu’elle doit maintenir l’élan jusqu’aux élections de 2024.

Cependant, Dr. Moussa Coulibaly demeure convaincu que l’état a besoin d’un dynamisme nouveau pour faire face aux exigences multiformes. Parmi les changements notables on peut retenir la création d’un ministère uniquement pour les mines comme pour faire en sorte que « l’or brille pour tous les Maliens » tout en faisant de ce secteur l’un des leviers de la mobilisation des recettes.

Il expliquera que cette mobilisation de recettes va certainement compenser le retrait d’un certains nombres d’investissements étrangers et permettre au trésor public de faire face à la demande sociale. Le sensible secteur de l’eau et de l’énergie évolue à part, détaché des mines. La compétence et l’expérience semblent motiver une grande partie des changements intervenus à l’image du ministre Moussa A. Diallo (ancien patron de la BNDA) à qui on a confié le département de l’Industrie et du Commerce. Dr Coulibaly pense que son arrivée à long terme va pouvoir influer sur la maîtrise des prix des denrées de première nécessité.

La question de l’emploi revient à un cadre dont l’expertise ne souffre d’aucun doute car confirmé en terrain connu. La Défense, les Affaires étrangères, la Sécurité ou l’Administration territoriale et la Justice concentrent les points forts de cette équipe.

Entre départs, entrées et mutations, cette équipe a besoin de plus de cohésion et de solidarité pour être à la hauteur des ambitions affichées. Son bilan va être déterminant pour les prochaines joutes électorales mais aussi sera d’un atout psychologique important pour la refondation, explique le sociologue. Il estime que l’attitude du M5-RFP est à saluer. Ses membres sortants du gouvernement ont mouillé le maillot.

Ibrahima Ndiaye

Source : Mali Tribune