En marge de la journée mondiale de la lutte contre la rage, tenue le 26 septembre 2018 à Bamako à travers un séminaire, nous avons interrogé Dr. Lassina Ouattara, vétérinaire et chef d’équipe du Centre d’urgence pour la lutte contre les maladies animales et transfrontalières au Mali. Il nous parle des conséquences de la maladie.
Dr. Ouattara, parlez-nous un peu de ce séminaire.
Ce séminaire est un événement très important, parce que nous essayons de dire aux populations que la rage est une maladie qui est transmise par la morsure du chien, entre autres. Cette maladie tue environ 60 000 personnes par an dans le monde. Mais, nous pouvons arrêter cette transmission lorsque les chiens sont vaccinés. Ici au Mali, il est vraiment important que tous ceux qui travaillent à garantir la santé des animaux dont les chiens, c’est-à-dire les vétérinaires et les autres médecins, s’asseyent ensemble pour trouver une solution pérenne à cette situation, d’autant plus que la FAO soutient le Mali dans l’élaboration d’un programme national de lutte contre la maladie (rage) et qui s’étend sur 2019-2023. Donc, cet atelier est vraiment un événement très important qui va permettre d’aboutir à des propositions concrètes sur ce que chacun peut et doit faire et comment on peut le faire ensemble.
Au-delà du soutien de la FAO, au niveau du gouvernement, quelles sont les mesures de précaution qui ont été promises?
Au fait, la FAO est là pour soutenir le gouvernement mais c’est ce dernier qui doit définir sa politique de lutte contre la maladie. C’est la Direction nationale du Service vétérinaire qui est la structure technique au niveau de l’État et du ministère de l’Élevage et de la Pêche qui définit cette politique.
Aussi, c’est cette direction qui a approché la FAO pour un soutien dans le cadre de l’élaboration d’un programme national de lutte contre la rage. Donc, le Mali va élaborer ce programme national sur cinq ans. Ce qui va permettre de savoir quels sont les acteurs à contacter, les partenaires techniques et financiers et les techniciens pour travailler la main dans la main. L’objectif étant qu’à partir de 2030, il n’y ait plus de rage dans le monde.
Quel est le message que vous lancez à l’endroit de la population?
Voilà une question très importante ! Vu que c’est la population qui est exposée parce qu’elle est directement concernée par les morsures de chiens. Pourtant, les gens ne se rendent pas compte que posséder un chien implique sa vaccination. Si vous ne le vaccinez pas, vous exposez la population.
Donc, le premier message que j’ai à lancer à la population, principalement aux propriétaires de chiens, c’est de les vacciner annuellement et de s’approcher toujours des services vétérinaires pour assurer cette vaccination. Le deuxième message est que lorsque quelqu’un est mordu ou griffé par un chien, il lui faut se rendre immédiatement dans les services de santé humaine pour qu’on puisse lui indiquer la conduite à tenir. Mais, la vaccination des chiens reste le seul moyen efficace pour éviter la rage.
En plus, vous ne le savez peut-être pas, mais la rage est une maladie qui, une fois déclarée chez l’homme, ne peut plus être traitée. L’issue est donc inévitablement fatale. Hors pour 1000 FCFA, 2000 FCFA ou 3000 FCFA, vous pouvez éviter la rage à votre chien et par conséquent à toute autre personne.
Amadou Basso
Source : Ziré-Hebdo