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Dr Anasser Ag Rhissa : J’avais perdu, en 1964, mon Papa, Rhissa Ag Achimarachett, Médiateur et Chef de la fraction Tamasheq, Kel Bellah, du Mali

Mon père, Rhissa Ag Achimarachett, Médiateur et Chef  de la Fraction Kel  Bellah (arrondissemnt de Djébock, région de Gao au Mali), était décédé en 1964, dans l’exercice de ses fonctions, sans qu’on ne sache exactement de quoi.

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Il était chargé, entre autres, de la médiation, de faire le lien avec l’administration Malienne et les autres fractions et du recouvrement des impôts de la fraction épaulé par des agents (goumiers en général) de l’Etat Malien.

 

D’après ceux  qui l’avaient côtoyé, il était conciliant, aimé, respecté et le recouvrement des impôts se déroulait dans de bonnes conditions.

 

N’étant pas capable d’expliquer le lien potentiel  avec la rébellion 1963/1964, et compte-tenu de la justice immanente (de Dieu), ma famille et moi, avons pardonné.

 

Nous résumons ci-dessous le contexte, les causes et les revendications de la rébellion 1963/64 et à la lumière de ce qu’avaient fait nos aïeux, quelle sortie durable pour la crise actuelle au Mali ?

 

1. Contexte

 

La France a proposé, en 1957, aux pays riverains du Sahara, la création de l’organisation commune des états riverains du Sahara (OCERS) ou organisation commune des régions du Sahara (OCRS), pour la mise en valeur du Sahara et l’exploitation de ses ressources (pétrole, gaz, …).

 

Elle était vue comme une mer interne à laquelle donnaient accès tous les pays riverains du Sahara.

 

Certains pays riverains du Sahara n’avaient pas accepté de s’y associer tels que la Mali et l’Algérie.

 

Le Mali était à l’époque une colonie Française et la résistance à la colonisation était âpre dans les régions du nord du Mali, en particulier dans l’Adrar (Kidal).

 

La politique coloniale Française divisait pour mieux régner, c’est ainsi que certaines communautés  étaient « montées » contre d’autres, cas des sédentaires contre les Touaregs.

 

Le Touareg Fihroun (Fraction Iwilimidène) a la tête d’une coalition sédentaires et Touaregs avaient lutté contre les colons français.

 

L’esclavagisme était un des moyens pour diviser. Il était pratiqué pour organiser la soumission de certaines ethnies (noirs) à d’autres (blanches).

 

Les Kel Adagh de Kidal étaient sous domination des Iwilimidène.

 

L’Adrar était à l’écart de la nation (Kidal sous tutelle de Gao, toutes les sections élisaient des députés sauf Kidal) et des frustrations sont courantes suite à la militarisation à outrance de la zone nord du Mali,  comme a dit Ambery Ag Rhissa (un des membres dirigeants du MNLA), lors de l’atelier, organisé le 13 février 2014, par la Minusma et le gouvernement Malien, sur les leçons apprises des accords de paix passés.

 

Inspirée de la défunte organisation commune des régions du Sahara (OCRS ou OCERS), la rébellion de 1963/1964 avait éclaté dans l’Adrar (Kidal) suite à ces frustrations et aux agissements de l’administration Malienne sur les populations (fusillades, exécutions, …) du nord du Mali, en particulier de l’Adrar des Ifoghas, comme disent certains, cas de Ambrery Ag Rhissa,,  et pour non paiement d’impôts comme disait, en 1964, le Président Malien, Modibo Keïta.

 

Cette rébellion était réprimée violemment comme l‘attestait le discours de Diby Sylla.

 

2. Justice divine et/ou Justice humaine

 

La rébellion 1963/64 avait fait plusieurs victimes.

 

Jusqu’ici aucune commission d’enquêtes n’a été crée pour faire le bilan de ce sui s’était passé pour, qu’en liaison avec la justice, rendre justice à ceux qui ont subi des atrocités et qui demandent réparations.

 

Mon père, Rhissa Ag Achimarachett, Médiateur et Chef de la Fraction Kel  Bellah (arrondissemnt de Djébock, région de Gao), était décédé en 1964, dans l’exercice de ses fonctions, sans qu’on ne sache exactement de quoi.

 

Il était chargé, entre autres, de la médiation, de faire le lien avec l’administration Malienne et les autres fractions et du recouvrement des impôts de la fraction épaulé par des agents (goumiers en général) de l’Etat Malien.

 

D’après ceux  qui l’avaient côtoyé, il était conciliant, aimé, respecté et le recouvrement des impôts se déroulait dans de bonnes conditions.

 

N’étant pas capable d’expliquer le lien potentiel  avec la rébellion 1963/1964, et compte-tenu de la justice immanente (de Dieu), ma famille et moi, avons pardonné.

 

3. Ni l’INDEPENDANCE ni la PARTITION ou la FEDERATION ne sont des solutions viables pour le Mali

 

L’article de Ambery Ag Rhissa publié dans l’essor en 1964, montre que les Touaregs de l’Adrar des Ifoghas étaient animés d’un esprit patriotique, rejetaient la colonisation, cherchaient à préserver leurs privilèges féodaux et non à obtenir l’autonomie ou l’indépendance.

 

Placé dans le contexte actuel de la crise Malienne, il n’est pas compréhensible que certains membres des groupes armés demandent l’autonomie ou l’indépendance.

 

Si on fait référence à nos ancêtres les plus éloignés, sachez qu’ils n’ont jamais demandé ni le fédéralisme ni l’indépendance ni l’autonomie.
Le féodalisme était pratiqué, chaque acteur jouait son rôle et connaissait son pouvoir et sa force par rapport aux autres acteurs.
Les acteurs vivaient, ensemble, en cultivant le vivre ensemble même si, dans certains cas, la loi de la force était utilisée.
Essayons de garder, voire renforcer, ce vivre ensemble, que nous ont légué nos ancêtres, SANS USAGE DE LA FORCE, pour refonder durablement notre pays, dans l’unité, pour une sécurité et une paix durables.
Ni l’INDEPENDANCE ni la PARTITION ou la FEDERATION ne sont des solutions viables pour le Mali car elles généreront des conflits entre les parties qui seront scindées.


Ces conflits seront principalement dus à la répartition inégale des ressources, des pouvoirs et des compétences entre ces parties.
Chacune des parties sera déterminée à récupérer le plus de ressources possible, le plus de pouvoirs possible, le plus de compétences possible, c’est pourquoi, ces conflits seront plus violents.
Ces conflits seront pires que le conflit d’aujourd’hui et nous installerons dans une instabilité constante.
Comme vous le savez, la FÉDÉRATIONdoit combiner deux logiques :
UNE LOGIQUE UNIFICATRICE (appartenance à la fédération) développée à travers le patriotisme et la création d’un espace politique commun légitime (débat politique à porter au niveau fédéral et création de partis politique au niveau fédéral) et
UNE LOGIQUE ÉTATIQUE (appartenance à un État fédéré donné).
La difficulté principale sera le développement de la logique unificatrice (fédératrice) à travers, par exemples, la cohésion au niveau fédéral, la centralisation du pouvoir au niveau fédéral et les compétences au niveau fédéral.
Ce n’est pas parce que la fédération a marché ailleurs qu’elle marchera au Mali.
Ceci, compte-tenu des problèmes qu’on rencontrera pour développer la logique fédératrice vu la fracture énorme que laissera la crise et qui mettra du temps à se cicatriser.
D’ailleurs, même dans les autres pays, par exemple, aux USA, malgré la guerre d’indépendance qui avait développé le sentiment patriotique, il y avait de nombreux problèmes au départ tels que :
– la difficulté du renforcement de la cohésion au niveau fédéral à travers le développement et la consolidation du sentiment fédéral (sentiment d’appartenance à la fédération) : cette difficulté s’est, quand même, vite estompée en utilisant la politique du patriotisme intéressé (l’intérêt général coïncide avec l’intérêt de chaque citoyen) et
– la difficulté de centralisation du pouvoir fédéral car deux courants s’affrontaient : le courant centralisateur (favorisé par la guerre d’indépendance) et le courant décentralisateur (ceux qui optent pour la décentralisation).
La crise au Mali et la déchirure du tissu social et politique feront que le démarrage au Mali d’une telle fédération sera chaotique car au niveau fédéral la cohésion sera limitée, le courant décentralisateur sera très fort et le courant centralisateur sera affaibli par les cicatrices issues de la guerre (guerre de Kidal, tuerie d’Aguelhoc, effets de la crise) entre les parties à fédérer.
Au Mali, dans le cadre d’une fédération, le courant centralisateur sera difficile à impulser à cause des querelles internes au sein de la partie fédérée constituée par le nord du Mali et des conflits entre parties fédérées.
Il restera très faible par rapport au courant décentralisateur qui s’amplifiera.
D’où une INSTABILITÉ CONSTANTE de cette fédération.
4. Solution durable pour la paix et la sécurité durables dans l’unité

 

Le Mali étant Un et Indivisible, l’INDÉPENDANCE EST ÉCARTÉE et la seule solution durable, c’est le développement équitable et durable des régions et l‘intégration équitable des communautés dans les régions et dans le pays dans le cadre d’une décentralisation poussée.
Une telle solution durable évitera ces conflits à travers une régionalisation réfléchie et équitable et favorisera la cohésion nationale et l’unité.

 

Il faut instituer un dialogue inter-Maliens, à tous les niveaux, pour éliminer certains amalgames et montrer que seule une décentralisation équitable et équilibrée convient au Mali MAIS pas d’autonomie, ni indépendance, ni fédéralisme ni confédération.

 

Vous trouverez ci-dessous mes vœux pour le Mali et vous, quels sont les vôtres ?

 

Moi, je voudrai un Mali où chacun(e) ira dormir chez l’autre comme le faisaient nos ancêtres.

Moi, j’aimerai un Mali solidaire, sans frontières entre les cœurs, où aimer signifiera s’ouvrir à tous et partager tout sans retenue et sans discrimination.
Moi,  je donnerai tout pour un Mali où on n’oubliera pas nos enfants et petits enfants et l’environnement dans lequel ils vivent et vivront.
Moi,  j’opte pour un Mali où le rêve devient réalité, où le vivre ensemble devient naturel et où la réconciliation nationale, dans l’unité, s’impose d’elle-même.
TOUS, ensemble, nous pouvons créer, dans l’unité, ce Mali nouveau, de pardon et de paix, Un et Indivisible, et sans frontières entre les cœurs.
5. Contact

Dr ANASSER AG RHISSA
EXPERT TIC ET GOUVERNANCE
E-mail: Webanassane@yahoo.com

TEL 00331 64 99 56 15

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