Lutter contre le changement climatique en prenant compte des droits de la femme, la Présidente du réseau Musonet, Doumbia Mama Koïté, plaide les décideurs nationaux et internationaux à la prise en compte de l’aspect genre dans les questions climatiques et de politiques de développement.
Dans le cadre de la célébration du 8 mars 2022, le réseau Musonet a organisé une conférence débat, mercredi 9 mars au centre Awa Keita. Plus d’une cinquantaine de personnes étaient au rendez-vous. Des femmes leaders d’associations, des anciennes ministres de la promotion de la femme de l’enfant et de la famille, des parlementaires et bien autres.
Placée sous le thème : « Contribution à la lutte contre les violences faites aux femmes et aux filles dans un contexte de crise climatique », cette conférence débat a ravivé le débat autour des violences faites aux femmes, l’impunité, l’absence de loi sur les violences sur le genre…
Présidant la cérémonie d’ouverture, le représentant de la ministre en charge des questions de la femme et de la famille, Amadou Dembélé, est revenu sur les violences faites aux femmes, lesquelles, selon lui, constituent une menace à tous les niveaux. En 2018 au Mali, a-t-il dit, 45% des femmes ont subi de violences physiques ou sexuelles. Une réalité, en plus des effets néfastes du changement climatique, qui entrave l’autonomisation de la femme malienne, poursuit-il.
Affirmant que les femmes sont victimes du conflit depuis 2012 surtout au nord et au centre de notre pays, où la situation climatique est désastreuse, Doumbia Mama Koité reconnait les préjudices subis par ses sœurs, liés aux difficultés d’accès au point d’eau, au centre de santé adéquat et même à la vie quotidienne normale.
« Les femmes subissent beaucoup plus d’impacts du changement climatique. Ce sont elles qui vont à la recherche du bois de chauffe, elles cherchent de l’eau, elles lavent les habits… Toutes ces activités sont liées au statut de la femme », déplore-t-elle.
A ses dires, ‘’si on ne prend pas en compte les droits des femmes ou la situation des femmes dans les questions du changement climatique ; c’est un problème’’. Elle suggère non seulement, il faut désormais prendre en compte la situation des femmes dans le changement climatique, mais estime aussi que les femmes doivent profiter du 8 mars pour se faire entendre.
« Plus jamais de fête sans un contenu qui puisse mettre en avant leurs droits. Il ne s’agit pas de chanter et de danser. Nous devons finir avec cela. Nous devons faire passer des messages forts. Il faut que les hommes apprennent de nous, ce que nous voulons, ce que nous avons fait et ce que nous voulons faire. Je veux que mes sœurs comprennent que rien ne sera comme avant, il faut qu’elles prennent leurs responsabilités. Il faut qu’elles soient actrices de leur développement. Il faut changer de mentalité et de comportement et mettre un contenu dans la fête du 8 mars », préconise-t-elle.
A noter qu’à l’issue de cette conférence débat, des recommandations ont été faites à l’intention des autorités afin qu’elles puissent prendre en compte les préoccupations des femmes.
Ousmane Morba
Source : L’Observatoire