Le Secrétaire général du ministère de l’Économie et des finances, Abdoulaye TRAORÉ, a procédé le lundi 3 juillet au lancement des travaux de l’atelier de l’Organisation Mondiale des Douanes (OMD) sur le Programme Anti-Corruption et de Promotion de l’Intégrité au sein des douanes (A-CPI).
Cette rencontre initiée par la Direction générale des douanes s’est déroulée en présence du Directeur général des Douanes, l’Inspecteur général Amadou KONATE ; des Directeurs centraux et régionaux de l’administration des Douanes ; des représentants du secteur privé (Conseil National du Patronat du Mali et Chambre de Commerce et d’Industrie du Mali) ainsi que ceux de la Fédération des Commissionnaires et Transitaires agréés en Douane du Mali et des experts de l’Organisation Mondiale des Douanes.
Lancé en janvier 2019, le Programme Anti-corruption et promotion de l’intégrité des douanes (A-CPI) de l’OMD se situe dans le cadre de la mise en œuvre de l’une des trois orientations assignées par le ministre de l’Économie et des finances à la Direction générale des Douanes, à savoir la mobilisation des recettes, la lutte contre la fraude et la criminalité transfrontalière et la mise en œuvre des réformes qui consiste à moderniser les procédures du service des douanes et à améliorer nos relations avec les usagers.
Ce programme est également conforme aux valeurs et à la vision de transparence et de simplification dans les procédures des Douanes maliennes et s’inscrit en droite ligne de la mise en œuvre des Accords d’Arusha révisés ratifiés par notre pays.
Selon le Directeur général des Douanes, l’Inspecteur général Amadou KONATE, le processus du Programme Anti-Corruption et de Promotion de l’Intégrité au sein des douanes (A-CPI) a été lancé au Mali en 2019 à travers des missions, des sondages, des activités de cadrage et d’ateliers virtuels locaux et multi régionaux, d’échanges dans le cadre des différents comités paritaires et l’organisation par la Direction générale de la Douane le Forum Douane-Entreprises.
Il s’agit notamment de la tenue d’un atelier sur l’intégrité à l’endroit des douanes maliennes, de la réalisation du sondage sur la perception de l’intégrité auprès des agents des douanes et des intervenants du secteur privé en janvier 2022 ; la formation sur le contrôle interne dispensée par le Bureau du Vérificateur général (BVG) ; la participation en présentiel à la réunion du Sous-comité sur l’éthique les 27 et 28 février 2023 suivit de la réunion des coordonnateurs du programme A-CPI en mars 2023 ; la participation du Mali au séminaire régional sur l’intégrité organisé conjointement par AFRITAC (FMI) et l’OMD avec la collaboration de la CEDEAO ainsi que celle de l’atelier de restitution de l’étude étiologique du phénomène de l’enrichissement illicite dans l’administration publique malienne organisé par l’Office Central de Lutte Contre l’Enrichissement Illicite (OCLEI) le 20 juin 2019 ; la signature d’une convention de partenariat entre le Centre Malien de Promotion de la Propriété Industrielle (CEMAPI), le Bureau Malien du Droit d’Auteur (BUMDA) et la Direction générale des Douanes et l’adoption d’un décret portant Code d’éthique et de déontologie de l’agent des douanes.
« Le présent atelier qui est une activité de renforcement des capacités offre l’occasion à l’administration des douanes de s’intéresser aux pratiques corruptives en milieu douanier, afin d’élaborer une cartographie en la matière », a déclaré le secrétaire général lors de la cérémonie de lancement.
La douane joue un rôle essentiel dans chaque opération commerciale et la corruption à cet effet touche les activités liées au commerce international entraînant des conséquences multiples comme entre autres la baisse des recettes perçues, les dommages économiques consécutifs à cette baisse, la concurrence déloyale pour les entreprises locales, la sous-évaluation des importations ou le classement erroné des marchandises importées. D’autres risques peuvent être encourus par les États du fait de la corruption, favorisant l’introduction sur leur territoire des substances illicites et produits dangereux ainsi que la multiplication des activités criminelles aux frontières telles que le terrorisme, la traite des êtres humains, etc.
«Les estimations faites sur la corruption se chiffrent à des milliards de dollars, les dessous-de-table versés annuellement au sein des administrations douanières dans le monde. Ces statistiques appellent une prise de conscience de la part des différents acteurs à savoir le corps douanier, le secteur privé et les citoyens pour l’éradication du phénomène. Mon département attend impatiemment ce changement dans l’administration des douanes du Mali pour l’adoption des mesures visant à combattre la corruption et à promouvoir l’intégrité en son sein », a affirmé le Secrétaire général.
PAR MODIBO KONE
Source : Info Matin