De nos jours, la fraude et la contrebande constituent un épineux problème pour l’économie nationale. Le Mali est un pays dont la majeure partie des ressources ne sont autres que fiscales, cependant le mal est de constater que cette mamelle souffre d’un certain nombre de maux qui ne sont des secrets pour personne.
A lumière de la réalité l’on se pose toujours la même question pourquoi le Mali est toujours en marge du développement ? Ou qu’est-ce qui explique le dysfonctionnement ou la contre-performance dans les services publics en général et la douane en particulier, l’un des volets de cette cause est la fraude douanière (tout acte tendant ou ayant compromis ou éluder le paiement des droits et taxes).
De ce fait, la fraude est toujours due à la complicité des agents assermentés pour la sauvegarde des intérêts supérieurs de la nation ? Que fait alors la machine étatique face à ce fléau ? En effet, il y a quelques jours, le directeur général de la douane, Mahamet Doucara, en compagnie de son staff, a fait une descente dans les régions de Kayes et Sikasso.
L’objectif de cette visite était d’apporter son soutien aux bases déployées pour contrecarrer les contrebandiers. La lutte contre la fraude douanière, la contrebande et la criminalité constitue une des priorités du directeur régional des douanes de Kayes et son équipe.
La base déployée sur le terrain depuis le 10 juin a procédé à des saisies de dix-huit motos et une importante quantité de cigarettes et de piles. Face à l’ampleur de plus en plus des forfaitures, DG Mahamet Doucara vient de taper du poing sur la table. D’abord pour crier haro sur la fraude et la contrebande.
A en croire le directeur général des douanes, l’on ne pourra efficacement lutter contre la corruption que si est rompu le lien entretenu à plusieurs niveaux entre elle et ses mamelles nourricières que sont la fraude, la contrebande et la contrefaçon. Les domaines touchés par ces fléaux sont divers et touchent tous les secteurs économiques. Leur évolution constante profite de la mondialisation des échanges.
Selon lui, l’Etat perd 8 à 10 milliards de F CFA chaque année. Les dégâts causés par la fraude et la contrebande au Mali ont fragilisé le tissu industriel et l’économie du pays au point de désagréger progressivement le fragile équilibre indispensable à l’essor économique et au bien-être des populations des pays concernés.
Cette situation préoccupante s’est accentuée ces dernières années avec la progression inexorable de la pauvreté et la diminution du pouvoir d’achat des populations. Phénomènes universels, la fraude et la contrebande ont fait leur lit partout où les appétits illégitimes des opérateurs économiques véreux ont trouvé des facteurs exogènes et endogènes favorables.
Le directeur général des douanes a insisté sur une réelle collaboration de la population pour mener à bien cette bataille contre les contrebandiers.
I.Y
Source: La Lettre du Mali