Données incomplètes ou inauthentiques et disparition de contrôles positifs ou de preuves de dopage sont reprochés à la Russie, contre laquelle un comité indépendant de l’Agence mondiale antidopage (AMA) a recommandé lundi une exclusion pour 4 ans de toute compétition internationale.
Le comité exécutif de l’AMA doit se réunir le 9 décembre à Paris pour décider ou non de suivre ces recommandations, qui priveraient donc la Russie des JO de Tokyo-2020, notamment.
– Ce qui est reproché à la Russie –
Le comité estime en premier lieu que les données transmises à l’AMA par le laboratoire antidopage russe ne sont « ni complètes ni totalement authentiques », écrit l’agence dans un communiqué. Les experts observent notamment des anomalies entre la base de données remise à l’AMA en 2015 et celle transmise à l’agence en janvier 2019.
L’AMA accuse en outre la Russie d’avoir fait disparaître des contrôles présumés positifs ou des preuves entre 2016 et 2017, après la révélation par un médecin russe du système mis en place pour camoufler le dopage d’athlètes russes. « Davantage de suppressions et/ou d’altérations ont été effectuées en décembre 2018 et en janvier 2019 », est-il écrit dans le communiqué.
Le comité assure enfin que « quelqu’un au sein du laboratoire moscovite » aurait inscrit des éléments falsifiés dans la base de données remise par le laboratoire à l’AMA en janvier 2019.
– Les sanctions préconisées –
Parmi ses recommandations, le comité préconise une exclusion de la Russie de toute compétition internationale pour une durée de quatre ans. Cela priverait notamment le pays des Jeux olympiques et paralympiques d’été de Tokyo 2020 et des Jeux olympiques et paralympiques d’hiver de Pékin 2022. Des athlètes russes ne pourraient participer à ces compétitions qu’à condition de démontrer qu’ils ne sont pas impliqués dans ce scandale de dopage, mais ils ne pourraient pas y représenter la Russie et devraient donc concourir sous drapeau neutre, comme c’est le cas en athlétisme depuis 2015.
Autre recommandation: l’interdiction pour tout officiel russe ou représentant de la Russie d’être membre d’un conseil ou d’un comité signataire du code mondial antidopage.
Enfin, la Russie ne pourrait héberger aucun événement sportif international sur cette période, et ne pourrait pas présenter de candidature à l’organisation des Jeux olympiques et paralympiques de l’été 2032.