Le président du Haut conseil islamique du Mali, le chérif Ousmane HAIDARA, a animé, ce mercredi 30 octobre 2019, un point de presse sur la position de son organisation par rapport au dialogue national inclusif (DNI) au siège de l’organisation à l’ACI 2000 près du terrain du Réal.
Au cours de cette rencontre, le président du HCIM, malgré l’exclusion de son institution, s’est porté en avocat des partis politiques de l’opposition et des organisations de la société civile qui se sont retirés du DNI, auprès des autorités, pour plus d’inclusivité du processus comme souhaité par ces dernières. Cette sortie du HCIM ne vise ni à torpiller une initiative nationale ni à nuire au bon déroulement du processus déjà entamé, mais à pérenniser son caractère inclusif.
Dans son intervention en Bamanakan, le président du HCIM a indiqué que ce point de presse vise à informer l’opinion nationale et internationale sur position de l’organisation par rapport au Dialogue national inclusif. Dans une récente déclaration, a-t-il rappelé, il a eu à dénoncer le fait que le HCIM n’avait pas été associé au processus du Dialogue national inclusif (DNI) en cours dans notre pays. Mais cette déclaration, a-t-il, précisé, ne veut nullement dire que le HCIM n’est pas prêt à prendre le train en marche s’il était convié par les autorités.
« Le HCIM est prêt à prendre part à ce dialogue et invite d’ailleurs tout le monde à y participer. Toutefois, nous constatons qu’il y a des insuffisances dans la conduite du processus. Par exemple, lors des phases communales, locales et régionales aucun membre ni aucune structure du HCIM n’a été invité à prendre part à ces assises. Nos représentants nous ont appelé de partout pour nous informer qu’ils n’ont pas été invités à prendre part aux assises du dialogue dans leurs localités respectives. Suite à des demandes d’explication, certains commandants ont indiqué à nos représentants qu’ils n’ont réussi aucune instruction leur demandant d’inviter le HCIM. Ça, c’est une difficulté majeure pour nous. Car, je ne vois pas ce qu’on peut entreprendre et réussir dans ce pays sans l’implication des leaders religieux, des musulmans. C’est pourquoi nous invitons la communauté musulmane, l’ensemble des citoyens maliens à s’investir pour la réussite de ce processus. Car, notre pays a besoin de paix, de stabilité, de cohésion et d’unité. Mais cet engagement ne va pas nous empêcher de dénoncer les irrégularités du processus. Nous invitons les responsables chargés de piloter ce processus à saisir le président de la République lui-même en vue de prendre toutes les dispositions utiles pour impliquer tous les acteurs. Nous les invitons à démarcher tous ceux qui se sont retirés du processus pour qu’ils reviennent à de meilleurs sentiments. Personne ne doit être laissé sur le quai. Nous prions Allah pour que ce dialogue soit la solution aux problèmes de ce pays. Nous avons reçu la visite de beaucoup d’acteurs qui se sont retirés de ce processus, notamment les membres de l’opposition politique. Ils nous ont expliqué les raisons pour lesquelles ils se sont retirés du processus. Depuis le début, nous nous sommes impliqués dans la médiation entre les opposants et les organisateurs du DNI pour les permettre de trouver un terrain d’entente. Cela est connu de tous. Mais ça ne doit pas nous empêcher de dénoncer notre propre exclusion. »
Face à cette situation, le Chérif Ousmane Madani Haïdara promet d’organiser, dans les jours à venir un forum du HCIM sur le DNI auquel prendra part ‘’tous nos représentants au niveau régional et local’’. Cette rencontre, dit-il, permettra d’élaborer un document de propositions du HCIM qui être transmis aux responsables du DNI. Avant de terminer, il a invité tout le monde à la retenue.
« Notre position est que ce dialogue soit une réussite et nous allons nous impliquer pour sa réussite, si Dieu le veut », a-t-il conclu.
À la suite du chef de l’institution, le secrétaire général du HCIM, Mamadou DIAMOUTANI, a indiqué que cette intervention ne vise nullement à nuire au bon déroulement du dialogue encore moins à faire en sorte que les musulmans se retirent du DNI. Mais plutôt, il tient à plus d’inclusivité et de crédibilité pour le processus.
En dehors de ses membres, a-t-il fait savoir, le HCIM a reçu plusieurs associations, des partis politiques, des organisations de la société civile qui ne sont pas satisfaits de l’organisation de ce dialogue.
« Nous tenons à dire que les organisateurs doivent tout faire, tout mettre en œuvre pour que la phase finale de ce dialogue qui est la grande réunion en vue de l’inclusivité soit un acquis. Le HCIM est soucieux du Mali et lance un appel pour que ce dialogue soit une occasion de sortie de crise », a-t-il insisté.
Par Abdoulaye OUATTARA
Source: info-matin