Les constructions anarchiques dans le District de Bamako sont nombreuses et sont une préoccupation majeure dans le pays. Ces constructions représentent un danger pour les populations et les bâtiments voisins. Alerté sur le cas d’un immeuble R+3 à Djicorni-Para Djenekabougou qui présente d’importantes fissures sur la façade, le ministre de l’Habitat et de l’Urbanisme, Mohamed Moustapha Sidibé, s’est rendu sur place vendredi matin, afin de constater de visu l’état du bâtiment.
Le directeur national adjoint de l’Urbanisme a mis l’accent sur le respect de la loi fixant les règles générales pour construire un immeuble R+3. Cette loi, à travers ses décrets d’applications, exige de tout citoyen qui veut construire un tel bâtiment de chercher une autorisation de construire. Moussa Tamba Diakité a expliqué que les textes obligent également le propriétaire à engager un bureau pour faire des études d’essai du sol pour déterminer la profondeur exacte du soubassement. Selon la loi, un bureau d’architecture doit faire les plans architecturaux pour respecter les normes architecturales. Ce bureau doit transmettre le résultat de ces rapports à un bureau d’étude d’Ingénieur Conseil qui fera tous les calculs nécessaires du bâtiment. Une fois l’autorisation de construire obtenue, le directeur national adjoint de l’Urbanisme a précisé que la loi oblige le propriétaire à contracter avec une entreprise de construction pour la réalisation de l’immeuble, conformément au plan qui a été fait par le bureau d’architecture, tout en respectant les plans de ferraillages, les devis réalisés afin d’éviter des problèmes techniques.
« Je suis venu constater de visu un logement en construction de manière complètement illicite, sans aucun permis de construction et sans l’accompagnement des professionnels habilités pour la construction d’un tel immeuble», a dit Mohamed Moustapha Sidibé. Cet immeuble en construction, a-t-il déploré, dès qu’on le regarde, présente des fissures sur la façade et le risque qu’il s’écroule, si rien n’est fait, est réel.
S’agissant des mesures prises, le ministre de l’Habitat et de l’Urbanisme a estimé qu’il était impératif que les voisins soient évacués pour sauvegarder des vies humaines. «Nous avons délimité un périmètre de sécurité pour interdire les voies alentours à la circulation, toute chose qui est très importante. Nous avons aussi demandé et solliciter le mandat d’un huissier pour pouvoir dresser un constat d’état des lieux et également engager un cabinet pour faire l’expertise et une évaluation de la procédure à suivre. Enfin nous avons engagé une saisine auprès du procureur de la commune IV pour affaire à suivre», a détaillé Mohamed Moustapha Sidibé.
Le ministre a, par ailleurs, déclaré qu’il a instruit de démolir le bâtiment dans un bref délai comme le prévoient les dispositions règlementaires en la matière. «Chaque fois qu’il y a urgence et une nécessité absolue que l’Etat prenne ses responsabilités, comme démolir un immeuble de façon urgente, nous le ferons sans hésiter, parce que la vie de nos compatriotes n’a pas de prix», a-t-il conclu.
Abdoul K.
COULIBALY
Source: Essor