Ils sont désormais dix prétendants à convoiter le prestigieux fauteuil de candidat de l’URD à la prochaine présidentielle. Ces dix candidats qu’on pourrait classer en trois catégories à savoir les grosses pointures, à cause de leurs parcours politico-administratif, des candidats moyens, car pas très connus au sein de l’URD à forte raison en dehors du parti et enfin les gros outsiders qui ne sont même pas soutenus par une section, mais qui veulent juste faire leur promotion politique. Selon nos enquêtes cinq candidats se détachent du lot, à savoir Mamadou Igor Diarra, Boubou Cissé, Me Demba Traoré, Dr Madou Diallo et Me Abdoul Wahab Berthé, et que parmi ces cinq prétendants Mamadou Igor Diarra a toutes les chances d’être le candidat de l’Union pour la République et la Démocratie à la prochaine élection présidentielle. Le peuple URD sachant lire les événements et tenant compte du contexte de profonde crise consécutive à la mauvaise gouvernance du régime précédent saura faire le choix qui sied au nouveau Mali qui profile à l’horizon.
Le 24 septembre 2021 était la date limite de dépôt de candidature auprès du secrétaire général de l’URD, conformément à la lettre circulaire envoyée par le premier vice-président du parti Salikou Sanogo. Ils sont dix postulants à vouloir devenir le porte flambeau de l’URD de Soumaila Cissé à la prochaine élection présidentielle. Après un travail professionnel, parmi ces dix, nous nous sommes rendu compte qu’il y a cinq grosses pointures susceptibles d’être retenues par le Bureau Exécutif National de l’URD, à savoir Mamadou Igor Diarra, Boubou Cissé, Me Demba Traoré, Dr Madou Diallo et Me Abdoul Wahab Berthé, tous des grands ténors du parti. Mais parmi ces cinq aussi incontestablement Mamadou Igor Diarra sort du lot avec une avance certaine et tout porte à croire qu’il sera le prochain candidat de l’URD à la présidentielle à venir et pour cause, en prenant individuellement chacun des cinq candidats, il est celui à qui on reprocherait peu de choses tant sur le plan politique qu’administratif. Candidat à la présidentielle de 2018, Banquier en activité, ancien ministre des Mines de l’énergie et de l’eau, et ancien ministre des finances, Mamadou Igor Diarra jouit d’une certaine expérience et ne traine pas de bruits de casserole dans sa gestion comparativement à certains de ses challengers qui seraient dans des beaux draps. Il jouit d’une certaine popularité au sein de l’opinion et dans le contexte de géopolitique actuel, il serait le meilleur cheval pour l’URD et s’il est retenu comme candidat du parti il aura infailliblement le soutien des autorités actuelles qui semblent faire le choix de la Russie dont la maman de Mamadou Igor est originaire. Pour ses détracteurs le seul reproche qu’on pourrait lui faire est de n’avoir pas donné de consigne de vote en faveur de Soumaila Cissé au second tour de la présidentielle de 2018, alors même qui serait parrainé par les élus URD.
Quant à Boubou Cissé, l’autre challenger, si sur le plan administratif il a été plusieurs fois ministre et également premier ministre, Dr Boubou Cissé fait son baptême de feu en politique à l’URD, mais il a la mal chance de venir au mauvais moment et d’avoir choisi le mauvais endroit pour lui. Il semble capitaliser toutes les frustrations et toutes les haines de l’ancien régime, celui d’IBK que son nouveau parti, à savoir l’URD, a combattu de toutes ses forces pendant 7 ans et dont M. Cissé était le dernier premier ministre au moment de sa chute. En plus du choix, Boubou Cissé semble trainer beaucoup de bruts de casseroles tant du point de vue de sa gestion des finances que d’éventuels crimes qui seraient commis dans le feu de la lutte du peuple incarné par le M5 RFP contre le régime dont il était l’une des pièces maîtresses. Selon certaines indiscrétions la justice n’attend seulement que les conditions soient réunies pour lui adresser une convocation afin de répondre à des faits gravissimes de détournement des deniers publics et de crimes d’assassinats. Alors selon nos informations, si Boubou Cissé venait à être empêcher par la justice, ses partisans soutiendraient Mamadou Igor Diarra, ce qui ouvrirait à ce dernier un grand boulevard pour porter le brassard de capitaine de l’équipe URD à la compétition présidentielle.
Le Troisième concurrent est Me Demba Traoré, ancien député, ancien ministre, conseiller municipal, si personne ne pourrait nier sa proximité avec le défunt Président de l’URD Soumaila Cissé, beaucoup lui reprochent d’avoir contribué à mettre dos à dos Soumaila Cissé avec certains fondateurs du parti d’où une certaine haine viscérale à son encontre. Comme si cela ne suffisait pas les détracteurs du jeune avocat pensent qu’il n’a d’ambition que pour sa propre promotion politique et ensuite mettre le parti à la disposition du plus offrant. Ils avancent comme preuve sa récente tournée à Kayes, où un candidat déclaré d’un autre Mouvement lui aurait affrété un avion. Me Demba Traoré capitalise les frustrations des anciens députés de l’URD qui lui vouent une certaine haine et la plupart de ces députés sont des soutiens à Boubou Cissé. Donc il serait difficile pour lui d’avoir la confiance de ces députés et de leurs amis au sein du BEN. Pour d’autres sa candidature diviserait plus qu’elle ne rassemblerait.
Le quatrième candidat est Dr Madou Diallo
Il est naturellement le diplomate et l’intellectuel qui ne veut nullement se décarcasser, mais qui compte apporter sa touche à l’URD. Il est, par son tempérament, par sa formation et surtout par les postes qu’il occupe au sein de l’Administration le moins visible sur le terrain à part quelques contacts. Ancien président du Mouvement des jeunes de l’URD, Madou Diallo est également l’un des proches de Soumaila Cissé, intellectuel et fin analyste son handicap serait de ne pas être très connu au sein du parti et de n’avoir pas occupé des hauts postes de responsabilité pouvant permettre de jauger sa capacité à gouverner un pays. Avec sa candidature, il fait véritablement son baptême de feu en politique et pourrait jouer un grand rôle dans la campagne présidentielle à venir. Selon nos informations il serait plus proche de Mamadou Igor Diarra que des autres candidats
Le cinquième candidat est Me Abdoul Wahab Berthé
Si nous étions dans un Etat gérontocratique, c’est-à-dire le droit d’ainesse étant le critère de choix, il serait le candidat de l’URD car il est le plus âgé de tous les candidats, mais les enjeux font qu’il serait le mieux indiqué pour ouvrir un cadre de médiation afin de trouver un candidat de consensus. Selon nos informations, il s’essaye à cet exercice depuis quelques jours en réunissant les représentants des neuf candidats plus lui-même pour trouver une issue heureuse à cette épreuve qui pourrait être fatale au parti sur qui tous les maliens fondent de l’espoir. Ancien ministre, vice-président de l’URD, ancien compagnon de feu Soumaila Cissé ; Me Abdoul Wahab Berthé à défaut d’être roi pourrait être le grand rassembleur en faisant don de soi afin d’aboutir à un candidat de consensus sur la base des critères objectifs et en tenant compte du contexte de crise et surtout du jugement de l’opinion, qui aura bien sûr le dernier mot pour le choix du futur président. Les chances de Me Wahab Berthé sont minimes compte tenu de l’âge, et surtout de la grande distance qu’il a observée vis-à-vis du parti du vivant de Soumaila Cissé.
En somme, le portrait-robot du candidat qui pourrait amener l’URD à Koulouba ressemble sans nul doute à Mamadou Igor Diarra, dont la candidature est beaucoup plus défendable que celles des autres qui ont certes des qualités, mais qui ne pourraient pas faire gagner le parti de Soumaila Cissé. Donc la balle est dans le camp du BEN- URD, lui qui aura le dernier mot dans le choix du futur candidat du parti de la poignée des mains.
Youssouf Sissoko