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Divorces à Bamako : Les victimes de la tendre guerre !

Dimanche 19 juillet, le suspense nous tient en haleine ! Alors que toute la classe politique et tous les Maliens attendent anxieusement les conclusions de la Mission de médiation de la CEDEAO sur la résolution de la crise sociopolitique, Bamako vibre au rythme des cortèges de mariage ! « La rage de vivre des Africains », comme ironisait Léopold Sédar Senghor ! Contraste pathétique entre l’ivresse de la fête et une angoisse asphyxiante autour de l’avenir d’un pays aux allures apocalyptiques, au fond de l’impasse !

 

De ces dizaines de mariages célébrés, combien résisteront à la rupture en l’espace d’une seule année ? Le divorce est devenu dans notre pays l’un des phénomènes sociaux les plus préoccupants. Le jeudi, « Journée du divorce », enregistre des dizaines de procès. Entre demandes devant les juridictions modernes et répudiations, pourtant illégales, prononcées à la pelle sur un simple coup de tête, par des hommes déterminés à se débarrasser purement et simplement d’une conjointe épousée suivant les normes traditionnelles, des centaines de couples se séparent chaque année à Bamako. La situation est si préoccupante qu’elle ne laisse pas indifférentes les structures nationales de protection de la femme et de l’enfant et justifie pleinement la mobilisation de nombreuses associations et organisations non gouvernementales.

C’est notamment le cas de WILDAF, « Femmes, droit et développement en Afrique », un réseau d’associations de promotion et de protection des droits des femmes créé en 1990, qui a son siège à Lusaka (Zambie) et est présent dans 43 pays africains. L’antenne malienne, mise en place en 1995, est dirigée par la dynamique Mme Bouaré Bintou Founé Samaké, qui demande : « comment faire en sorte de consolider les liens du mariage, qui est une véritable institution ? ». C’est un grand défi. « Journée du mariage » et « Salon du mariage », animés par l’ONG et d’autres partenaires, réunissent régulièrement des couples et des candidats au mariage pour échanger sur les mécanismes à mettre en place pour atténuer les dissensions.

Selon le Journal scientifique du Mali de septembre 2019, « l’adultère et les coups et blessures sont à l’origine de 80% des divorces ». L’influence pesante de la famille, l’omniprésence de l’argent, les fluctuations de la libido figurent aussi en bonne place. Ces conflits se réduisent à l’incompréhension ! Pour y remédier, « la communication est essentielle », soutient la sexologue canadienne Dr. Jessica O’Reilly. « Éducation au mariage », que WILDAF va publier prochainement, se veut un guide pédagogique contre tout ce qui contribue à mettre en péril les couples engagés devant la loi et la société.

Diomansi Bomboté

Journal du Mali

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