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Dissonance au sein du Corps de la magistrature: Cheick Cherif Koné ‘’remis’’ dans ses petits souliers !

Depuis l’annonce de la mise sous mandat de dépôt de l’ancien Premier ministre, Soumeylou Boubeye Maiga, l’opinion publique a été curieusement surprise de la passe d’armes sur fond de dénigrement et de contestation entre les différents personnages du corps de la magistrature. Notamment des syndicats. En l’occurrence, l’Association Malienne des Procureurs et Poursuivants (AMPP) et la Référence syndicale des magistrats (REFSYMA) d’une part et d’autre part, le Syndicat Autonome des Magistrats (SAM) et le Syndicat Libre des Magistrats (SYLIMA). Cette guéguerre a fini par faire descendre de son piédestal d’Avocat général de la Cour suprême, un responsable syndical, Cheick Cherif Koné (AMPP et REFSYMA).

Considérée comme l’un des pouvoirs de la République en démocratie, la justice doit être indépendante et souveraine. Dans un Etat de Droit, la justice est le socle du développement, puisque c’est elle qui fait régner les principes d’égalité et de non impunité. Curieusement, avec la réouverture du dossier de l’achat de l’avion présidentiel et le marché des équipements militaires, sanctionnée par l’incarcération d’un ancien Premier ministre par la Cour suprême, des voix se sont levées pour protester contre cette décision.

Au-delà de l’expression de soutien politique de certains, au regard du statut de président de parti politique de l’inculpé, les observateurs ont été surpris de la réaction disproportionnée  de certaines organisations se disant du corps des magistrats, notamment l’AMPP et la REFSYMA (gérées par une seule personne, Cheick Cherif Koné) contre cette décision de la Cour suprême. Comme une manœuvre d’auto flagellation, Cheick Chérif Koné, malgré son statut d’Avocat général de la dite Cour, dans sa déclaration, a dénoncé « des actes de forfaiture et de complicité » de deux membres de la cour, à savoir le Procureur général et son président Wafi Ougadeye.

Pour lui, c’est au nom du respect du principe de droit qu’il dénonce ces faits de la Cour suprême. Comme si cela ne suffisait pas, il a pioché dans le code pénal, l’article 25 dont les dispositions imposent à tout citoyen de dénoncer au Procureur de la République compétent tout fait constitutif de crime et de délit dont il a connaissance.

En outre, comme pour faire l’avocat de l’inculpé, il a évoqué un obstacle qui ne permettait pas la mise en branle de ce dossier, tant demandé par le bas peuple. Surtout lorsqu’il a affirmé dans sa déclaration que :« les hauts magistrats étaient en parfaite connaissance de cause, que l’évolution de la procédure dépendait de la levée de cet obstacle juridique créé par la dissolution de l’Assemblée nationale, seule habilitée à statuer sur une question mise en accusation, lequel obstacle devait prendre fin avec la mise en place de la nouvelle Assemblée nationale et la désignation des députés devant siéger à la Haute cour en qualité de juges ».

Pour Cheick Cherif Koné, c’est le président actuel de la Cour suprême qui est à l’origine de ce que nous traversons aujourd’hui puis que ce dossier de corruption lui a été transmis en 2020 au moment il y avait la Haute Cour de justice par le ministre de la Justice actuel, Mamoudou Kassogué, mais que malheureusement il aurait fait main basse là-dessus pendant  plus de 3 mois. « Donc le seul fautif dans cette affaire est le Président de la Cour suprême » estime-t-il. Et d’ajouter pompeusement qu’ en matière de droit, « le Procureur général et le Président de la Cour suprême devraient être poursuivis pour forfaiture à cause de leur injonction dans l’affaire de l’arrestation de deux anciens ministres et ce, dans le respect strict de la loi et du code pénal dont les articles 71, 73,75, et 76  recommandent de punir les actes de forfaiture ».

Cheick Cherif Koné limogé de la Cour suprême :

Après sa sortie jugée irresponsable, Cheick Mohamed Cherif Koné, Premier Avocat général de la Cour suprême, a été limogé de la dite Cour. Et ce, dans un décret publié par le Gouvernement qui lui reproche de violer son obligation de réserve et de manifester son opposition « aux mesures prises par la Cour en s’adonnant à des sorties médiatiques intempestives, virulentes, outrageantes et répétitives et en faisant des déclarations contre les actes posés par la Cour suprême dans la gestion des procédures judiciaires pendantes devant elle, en matière de délinquance économique et financière ».

Après examen de l’agissement de Cheick chérif Koné par le Bureau de la Cour suprême et à l’issue des débats «  le bureau a conclu que les agissements de M. Cheick Mohamed Cherif Koné , constituent de graves fautes professionnelles qui sèment la confusion dans l’opinion concernant la gestion des dossiers devant la Cour suprême, compromettent l’efficacité  et l’efficience du travail des membres de la Cour et ternissent l’image de l’Institution judiciaire en cette période critique de la vie de la nation », donc à partir du 8 septembre 2021, il n’est plus le Premier Avocat général de la Cour suprême.

En somme, ce qu’il faut admettre, relève du fait que depuis l’éviction de Cheick chérif Koné par voie démocratique de la tête du SAM (Syndicat Autonome des Magistrats), il n’arrive plus à cacher sa rancœur contre les protagonistes de ce syndicat et par ricochet, tout le corps de la magistrature du pays. D’où la création par lui de l’AMPP et de la REFSYMA, au compte desquels il est comme le seul militant, le seul porte-parole et l’unique président. Mais le fait de vouloir décrédibiliser tous les hauts magistrats d’une institution judiciaire, telle la Cour suprême est un Rubicon que le juge Koné ne devrait pas franchir. Avec l’abrogation de son décret de nomination en qualité d’Avocat générale de la Cour suprême, le moins qu’on puisse dire est qu’il s’est mis lui-même dans ses petits souliers. «Le nœud  est à la cravate ce que le cerveau est à l’homme », dit-on.

Diawara

Source:  Le Sursaut

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