Le sergent chef Seyba Diarra, ex-homme fort de la junte de Kati a été appréhendé, le vendredi 13 décembre dernier, à Fana, petite ville située à 124 km de Bamako sur la RN6. Oui, boli bana (ou la course est bien finie) pour ce sous-officier qui était le chef du bureau des opérations de la junte.
Dans l’affaire de la disparition de soldats (bérets rouges) à Kati, tout s’accordait sur un fait : le sergent-chef Seyba Diarra en est un élément clé, tout comme ce sous-officier a été au centre des évènements au niveau de la garnison de Kati le 22 mars 2012. Et tout au long de la Transition.
Ainsi, de nombreux militaire confient en privé le rôle du sergent Seyba pendant le règne de la junte. Son nom revient constamment dans les bévues, dont la tentative d’enlèvement de Sina Demba, directrice générale de l’Apej à l’époque, ainsi que les violences perpétrées sur des familles des bérets rouges au camp Para.
Concernant la disparition de soldats, des doigts accusateurs étaient pointés en direction de Seyba qui, en sa qualité de chef de bureau des opérations de l’ex-junte, était le planificateur et l’exécuteur de certaines basses œuvres de Sanogo. Ainsi, des militaires affirment que Seyba était en fait l’homme fort de Kati. Et certains militaires vont même plus loin en affirmant que Seyba devrait se retrouver en prison avant même Sanogo.
Cependant, il faut reconnaître que l’intéressé était activement recherché depuis des semaines. Jusqu’ici, il avait réussi à brouiller les pistes. On le disait tantôt à Dakar, tantôt à Conakry ou caché quelque part à Bamako. Finalement, le vendredi dernier, il fut appréhendé par une unité d’intervention de la gendarmerie et conduit à Bamako, le même jour, avant d’être entendu par le juge Karembé. Tout comme Sanogo, le sergent chef Seyba a été placé sous mandat de dépôt et écroué. Ainsi prend fin l’odyssée de ce sous-officier qui fut au centre de la mutinerie de mars 2012.
Ancien élément du bataillon Para, Seyba Diarra, pour des raisons d’indiscipline, avait été reversé à l’armée de terre avant d’être muté à Kati. Là, il fut affecté au Prytanée militaire. La hiérarchie, compte tenu de ses antécédents disciplinaires, tenait sans doute à l’éloigner des autres militaires. Finalement, Seyba Diarra a eu l’occasion de faire parler de lui en mars 2012.
Actuellement, une trentaine de militaires (officiers, sous-officiers et hommes de rangs) sont inculpés dans le cadre de cette affaire dite de « bérets rouges ».
La Rédaction