Il est temps que la presse malienne fasse son autocritique avant de prétendre apporter un quelconque changement positif dans la vie en société ainsi que dans la gouvernance du pays. En effet, les deux défis majeurs auxquels la presse malienne est confrontée ce sont bien évidemment la censure et la rétention de l’information.
Ces phénomènes deviennent de plus en plus criards au point que la presse, le baromètre de la liberté individuelle et collective, semble oublier ses prérogatives fondamentales, celles d’assurer le droit à l’information de l’opinion publique sur les manquements dans le respect strict des règles déontologiques.
Les acteurs de ce métier si noble ont-ils tendance à renoncer à exercer pleinement ce droit à informer le peuple ? La question mérite d’être posée, car notre révélation sur l’implication de l’honorable Karim Keïta dans la disparition de notre confrère Birama Touré semble soulever le bout du voile de ces pathologies dont souffre la presse malienne qui n’est autre que la censure et la rétention de l’information.
De sources généralement concordantes, des liasses d’argent ont été distribuées à des confrères pour mener une campagne afin d’étouffer cette affaire portant sur la disparition de notre frère dans des circonstances encore douteuses. Nous tairons les noms de ces journalistes alimentaires ayant vendu leur âme au diable pour passer sous silence une affaire d’une telle gravité, car il s’agit de la vie d’un de nos semblables, quelqu’un avec qui nous avons partagé ce métier. Nous ne les citons pas pour l’éthique et la déontologie du journaliste qui nous animent dans chacune de nos actions et dans notre exaltante mission de tous les jours, celle de veiller à l’information de la population au prix de notre vie s’il le faut.
Restez sous les jupes et les culottes de ces hommes et femmes qui bafouent la dignité humaine et qui pensent que les billets de banque peuvent tout régler dans ce domaine. Oui, avec des journalistes dépourvus de tous sens d’humanisme et des valeurs sacrées du métier de journalisme. De grâce, laissez les quelques journalistes qui se battent nuit et jour pour informer sainement et dignement la population dont son tort a été d’hériter malheureusement de ces hommes avides de pouvoir et de la vie luxueuse. Laissez travailler ces acteurs des médias qui pensent encore qu’un changement est possible dans notre pays à travers une presse responsable et soucieuse de ses missions et de son devoir envers la société.
Notre confrère Birama Touré est disparu pour ses opinions. Aucune intimidation ni aucune somme d’argent ne pourront nous dérober de notre mission de chercher des réponses justes à l’interrogation de ceux qui sont éprouvés par cette disparition. Nous devons au moins cela à Birama Touré que plus jamais personne ne doit être inquiétée pour ses opinions.
Au moment où les pseudos journalistes, à la solde d’hommes politiques corrompus, sont à l’œuvre pour camoufler les raisons de la disparition de notre confrère pour ainsi épargner les principaux conspirateurs de cet enlèvement, les vrais journalistes cherchent à résoudre cette énigme pour préserver les libertés individuelles et collectives.
Mama PAGA
Le pays