L’Observatoire National de l’Emploi et de la Formation (ONEF) a présenté, à son siège, le vendredi 26 novembre, des résultats de ses études sur le marché du travail et de l’emploi. Il ressort de certains résultats que le taux d’insertion de diplômé (cas de la cohorte 2015-2018) est très élevé, mais il cache bien des réalités.
La cérémonie consacrée à la présentation de quatre résultats était présidée par le représentant du ministère en charge de l’Entreprenariat national, de l’emploi et de la formation professionnelle, Moussa COULIBALY qui avait à ses côtés le Directeur général de l’ONEF Boubacar DIALLO.
L’objectif de la rencontre était de porter des résultats des études réalisées par l’ONEF à l’intention de la population, des décideurs et des partenaires.
Souhaitant la bienvenue, le Directeur Boubacar DIALLO a rappelé que l’ONEF, depuis sa création, a réalisé de nombreuses études sur le marché de l’emploi et du travail dans notre pays.
Selon lui, les résultats obtenus constituent des baromètres pour les autorités et les partenaires qui les orientent dans leur prise de décision.
« Les résultats de l’ONEF sont validés d’abord par un comité scientifique avant publication. Toute chose qui témoigne de notre respect des principes scientifiques des études », a rassuré M. DIALLO, rappelant que 7 autres études de l’ONEF sont soumises à l’appréciation du comité scientifique, dont les résultats sont attendus courant cette semaine.
Dans ses mots d’ouverture de la rencontre, Moussa COULIBALY a salué les efforts de l’ONEF dans la réalisation des études pour faire un suivi et une évaluation des différentes actions. Il est également persuadé que ces études influencent les décideurs à prendre les bonnes décisions pour pouvoir satisfaire la demande sociale.
A sa suite, les participants à la rencontre essentiellement des journalistes ont eu droit à la présentation des résultats de quatre études : « L’étude élargie sur l’insertion professionnelle et l’employabilité des diplômés des institutions publiques d’enseignement supérieur au Mali (cohorte 2015-2018) »; « Présentation des résultats de l’étude d’évaluation des 7e, 8e, 9e et 10e promotions de stages de formation professionnelle de l’Agence pour la Promotion de l’Emploi Jeunes (APEJ) » ; « Présenter quelques résultats de l’étude sur le devenir des bénéficiaires de crédits dans le cadre du programme indicatif de coopération (PIC III) financé par la coopération luxembourgeoise »; « Présentation des résultats de l’étude sur la satisfaction des employeurs des sortants des centres de formation professionnelle appuyés par le programme MLI022, financé par la coopération luxembourgeoise dans sa zone d’intervention ».
Sur la 1ere présentation faite par N’Faly SIAMAN, il s’agissait de retracer le parcours des diplômés des institutions publiques d’enseignement supérieur (cohorte 2015-2018).
L’objectif de la démarche est de documenter également les expériences et les vécus des diplômés dans le processus d’insertion professionnelle et dans celui de l’employabilité (en termes de réussites et d’échecs).
D’après l’étude, le taux d’insertion des diplômés des différentes écoles supérieures est fort appréciable. Dans certains, il peut atteindre plus de 60%. Mais, ce chiffre cache bien de réalités, a indiqué SIAMAN.
« Des diplômés de grandes écoles occupent des emplois de moindre qualité avec souvent des rémunérations qui atteignent à peine le SMIG », a expliqué l’expert, en situant le problème auquel sont confrontés les diplômés à deux niveaux.
Il s’agit, d’abord, d’un diplômé exerçant un emploi pour lequel il est surqualifié et qui n’a pas de lien avec sa formation.
Ensuite, le diplômé est surqualifié pour le poste occupé.
Selon N’Faly SIAMAN, le dernier point concerne des domaines universitaires de droit, de sciences sociales, entre autres. Leur taux d’insertion est supérieur à la moyenne. Le hic, 8 emplois sur 10 sont de moindre qualité. Ce qui equivaut à 80% d’emploi de moindre qualité, selon nos estimations.
Il y a « les relations personnelles qui sont très utilisées pour avoir du travail au Mali », a-t-il affirmé. Ce qui ne met pas en cause la qualité de la formation. C’est la conséquence du problème et des opportunités de création d’emplois au Mali.
Pour remédier aux difficultés liées à ces situations, l’ONEF, dans son étude, recommande : la mise en place d’un dispositif de suivi post-formation ; accélérer le processus d’obtention des attentions ; l’adaptation du programme de formation aux besoins du marché du travail ; le recrutement des enseignants selon exigences du LMD en assurant leur formation.
PAR SIKOU BAH
Source : Info-Matin