Le président de la République et le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, s’apprêtent à faire un vaste redéploiement du personnel et des nominations au niveau des ambassades et consulats du Mali. Volonté de changement ou un mouvement destiné à placer et à récompenser des hommes proches de Dioncounda et ceux recommandés par…Kati? Pourquoi ce redéploiement à trois petits mois de l’élection présidentielle ? Des questions se posent déjà.
SE Dioncounda Traoré et Tieman Hubert Coulibaly
Dans certains milieux proches du département, la nouvelle circule depuis quelques jours : Tiéman Hubert Coulibaly, ministre des affaires étrangères et de la coopération, sur instruction du Président de la République, s’apprête à faire d’importants changements au niveau des ambassades et des consulats du Mali. Ainsi, plusieurs représentations diplomatiques (à l’étranger) seront concernées. L’on parle de redéploiement, mais le mouvement annoncé pour les jours à venir, risque fort d’aller au-delà, indique une source diplomatique. Beaucoup d’ambassadeurs seront seraient sur le point d’être rappelés à Bamako et remplacés, précise t-on.
Le hic, ce mouvement interviendrait trois mois seulement avant l’élection présidentielle prévue en juillet prochain. Alors la question qui se pose maintenant est celle-ci : pourquoi ces changements ?
Selon bon nombre de diplomates (maliens) rien ne saurait justifier ce mouvement en ce moment précis. Sauf peut être une volonté du président de la République de récompenser des hommes, conformément aux désirs de ceux-là qui, en réalité, gouvernent le Mali, depuis mars 2012. A ce sujet, l’on pointe du doigt le capitaine putschiste et ses affidés. Ils sont soupçonnés de vouloir s’accaparer des plus importantes représentations diplomatiques et d’y placer leurs hommes de mains. Dès lors, le président de la République, encore moins, le ministre des affaires étrangères, n’ont d’autre choix que de…s’exécuter.
Aussi, ce mouvement, tout comme d’autres décisions prises dans divers domaines, cache mal une volonté : régler des comptes. En effet, depuis des mois, le Mali est embourbé dans une atmosphère de crise, propice aux règlements de comptes et autres pratiques. Des pratiques qui, malheureusement, semblent être encouragées par les autorités de la transition. Ainsi, incapable de s’assumer, le Président Dioncounda Traoré, prête, lui-même, le flanc à un groupe qui continue d’influer sur la conduite des affaires de l’Etat. Cela malgré de nombreuses injonctions de la communauté internationale
Actuellement, il reste évident que des secteurs clés de l’Etat sont en passe de passer sous le contrôle total de l’ex junte. En effet, après la chaîne de commandement sécuritaire, après l’administration, c’est peut être le tour de la diplomatie malienne de passer sous contrôle…
Le prochain président de la République, qui sera élu, n’aurait guère la tache facile pour remettre débout un pays où tout est actuellement, sens dessus dessous. Pauvre Mali !
C.H. Sylla