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DIP: les ex et actuels dirigeants du Mali face au tribunal de l’histoire

Hier unis dans la lutte pour l’avènement de la démocratie, aujourd’hui divisés, à cause du pouvoir, les acteurs politiques doivent et peuvent s’unir, à nouveau en signe de synthèse des deux phases précédentes de l’évolution dialectique du processus historique du pays, pour livrer à l’unisson la lutte contre la crise multidimensionnelle qui mine le Mali. Et pour cause ? Cette génération politique dorée du Mali, présidant à la destinée du pays bientôt trois décennies, a été incapable d’assurer, à la hauteur de souhait, pour des enfants, des jeunes, des femmes, des paysans, des éleveurs, des pécheurs, des commerçants du Mali les droits les plus élémentaires la bonne éducation, la bonne formation, des emplois, la justice, la sécurité. Ainsi, le dialogue politique inclusif en préparation est une occasion historique pour eux de se racheter pour corriger leurs fautes de gestions politiques commises et rectifier les insuffisances constatées dans leurs pratiques démocratiques du pouvoir public au Mali. En tout cas, M. Seydou CISSE, professeur de philosophie morale et politique à l’ENSup, reste convaincu que du Président alpha Oumar KONARE au Président Ibrahim Boubacar KEITA en passant par les Présidents Amadou Toumani TOURE et Dioncounda TRAORE, les Premiers ministres, les gouvernements successifs et les différents Présidents d’institutions de la République sont face au tribunal de l’histoire. Lisez plutôt sa réflexion !

DIALOGUE POLITIQUE INCLUSIF OU L’OCCASION DE SORTIE CONSENSUELLE DE CRISE AU MALI.
Hier, des acteurs socio-politiques d’horizons divers, d’idéologies différentes et pour des raisons très variées ont décidé de se rassembler en un vaste mouvement populaire, dénommé le mouvement démocratique de Mars 1991, pour faire chuter le régime de général Moussa TRAORE, vieux à l’époque de vingt-trois ans donc de presqu’une génération. Ce rassemblement a été possible grâce à une alliance tactique de circonstances des différentes forces socio- politiques en lutte contre le régime kaki.
Pour atteindre leur objectif de l’époque, les acteurs du mouvement démocratique ont été capables de surmonter leurs contradictions internes ou secondaires pour faire face, en bloc, à celle principale qui les opposait à la dictature militaire.
À présent, les acteurs publics ou politiques actuels, majoritairement issus du mouvement démocratique, doivent se rassembler pour la résolution consensuelle de la crise multidimensionnelle dont le Mali, notre Mali à nous tous, est confronté depuis déjà sept ans.
Mieux, à cause de cette crise qui s’étend dans le temps et dans l’espace au Mali, eux tous, ils ont, à un moment ou à un autre, appelé de tous leurs vœux, à cri et à corps, la tenue d’une rencontre de toutes les forces vives de la nation pour sauver notre pays de la disparition dans un élan consensuel et patriotique digne des héritiers des grands empires et royaumes que nous sommes. Car quand la maison commune brûle, on ne s’occupe pas de l’écurie personnelle.
Cependant, au moment où les conditions objectives se réunissent pour la tenue du dialogue pour un nouveau départ ou de correction des fautes et insuffisances de mauvaises pratiques des gouvernants d’hier et ceux d’aujourd’hui du pays, des discours de boycott de certains acteurs de celui-ci pleuvent. Ces discours de boycott du dialogue politique inclusif se tiennent au grand mépris des attentes légitimes de sortie de crise consensuelle des populations menant une vie humainement inacceptable à cause de l’insécurité, de la précarité dans les camps, du désœuvrement total.
Pourtant, c’est par le cynisme, la manipulation, l’achat de consciences d’électeurs, le laxisme, le nombrilisme et l’incompétence politique notoire que les gouvernants sceptiques du pays ont, à des degrés de responsabilité assez différents, semé les graines de la crise multidimensionnelle que traverse notre pays.
Du Président Alpha Oumar KONARE au Président Ibrahim Boubacar KEITA en passant par les Présidents Amadou Toumani TOURE et Dioncounda TRAORE, les Premiers ministres, les gouvernements successifs et les différents Présidents d’institutions de la République sont interpellés par l’histoire pour sortir notre pays de là, de cette crise de la honte et de l’humiliation de tous les Maliens de l’intérieur comme de l’extérieur.
Cette interpellation s’adresse aussi à tous les responsables des partis politiques et autres organisations dont sont issues les personnalités ci-dessus citées. Car ils doivent humblement reconnaître que le peuple a été déchanté voire abusé par les pratiques démocratiques peu orthodoxes de leurs différents régimes.
La génération politique dorée du Mali, présidant à la destinée du pays bientôt trois décennies, a été incapable d’assurer, à la hauteur de souhait, pour des enfants, des jeunes, des femmes, des paysans, des éleveurs, des pécheurs, des commerçants du Mali les droits que le camarade Président Modibo KEITA même le Président Moussa TRAORE, dans une moindre mesure, ont pu leur assurer à savoir la bonne éducation, la bonne formation, des emplois, la justice, la sécurité.
Certains, d’entre eux, ne veulent pas s’impliquer au dialogue inter-Maliens pour dégager le ciel du Mali des menaces de sa dislocation en tant que pays pour des raisons, sans nul doute, mineures au regard de ce qui est en jeu : l’existence de notre Mali.
Le dialogue politique inclusif en préparation est une occasion historique pour eux de se racheter pour corriger leurs fautes de gestions politiques commises et rectifier les insuffisances constatées dans leurs pratiques démocratiques du pouvoir public au Mali.
Cette remise en cause ne sera possible que si les responsables de la gouvernance démocratique du Mali se donnent le temps de la retraite spirituelle au cours de laquelle ils procéderont à une réelle introspection de leur être profond. De ce sondage de leur conscience politique et morale, ils y trouveront les tristes souvenirs de toutes les victimes des évènements de Mars 1991, mais aussi des rebellions successives de l’ère démocratique, du coup d’État du 21 mars 2012, de la guerre civile du centre, des attaques terroristes barbares, de la Méditerranée, des camps de la honte des réfugiés et des déplacés, je dis bien Maliens.
Ce travail de réminiscence des événements douloureux du pays s’impose à tous les gouvernants passés et présents, les responsables de la CMA, de la Plate-Forme, des milices du centre, car il est temps que le sang des enfants de la Femme arrête de couler au Mali par votre implication sans réserve à la recherche de solutions consensuelles et partagées de sortie de crise.
Conscient de la vérité sur le mouvement démocratique du propos de feu Professeur Mohamed Lamine TRAORE, la lutte unie et le pouvoir divisent, je voudrais formuler le cri du cœur suivant à l’adresse des acteurs publics du Mali :
Hier unis dans la lutte pour l’avènement de la démocratie, aujourd’hui divisés, à cause du pouvoir, les acteurs politiques doivent et peuvent s’unir, à nouveau en signe de synthèse des deux phases précédentes de l’évolution dialectique du processus historique du pays, pour livrer à l’unisson la lutte contre la crise multidimensionnelle qui mine le Mali. Née de leurs fautes politiques, cette crise multiforme risque de faire sombrer le Mali, avec lui sa démocratie qu’ils ont portée au prix de luttes héroïques faites de sueur, de larmes et de sang. Malgré les divisions, suspicions, divergences, différends nés de la quête et l’exercice du pouvoir, ils doivent taire leur égo pour se rassembler autour du Mali à la faveur du dialogue politique inclusif pour le sauver du péril.

Pour la génération politique dorée du Mali, la seule et ultime lutte, qui doit valoir la peine d’être menée par eux pour la nation tout entière meurtrie à cause de la crise actuelle, est la recherche d’un nouvel ancrage socio-politique de l’État démocratique et laïc du Mali.
Grosso modo, le dialogue politique en préparation ne saurait être l’apanage d’un camp politique contre les autres, mais ses conclusions de sortie de crise consensuelle de notre pays refléteront naturellement ce qu’apporteront comme contributions la majorité, l’opposition et la société civile aux discussions sur les thématiques retenues pour l’apaisement des souffrances de la nation malienne dans sa diversité, malheureusement, en délitement avancé.
Conscients de la diversité du vrai et du juste en politique, les acteurs politiques doivent se convaincre que le dialogue reste la seule issue de sortie véritablement démocratique de la crise actuelle du pays pour l’éviter toutes aventures du genre coup d’État ou autres. Car dans le contexte actuel du pays devant un coup d’État à savoir la prise du pouvoir d’État par un tyran, IBK pourrait être logé dans la même enseigne que tous les autres acteurs de la vie publique.

M. Seydou CISSE, prof de philosophie morale et politique à l’ENSup.

Source: info-matin

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