Lundi soir, le choix de Dioncounda pour défendre la ruche lors de l’élection présidentielle du 29 juillet 2018 est validé. L’annonce vient mettre fin à beaucoup d’hypothèses développées mais laisse place à d’autres.
La candidature de Dioncounda certifie qu’IBK ne sera pas candidat car sans l’Adema, le RPM est une coquille vide. Ce retour qualifié ‘’indépendant de sa volonté’’ sur la scène politique n’est pas fortuit. Il vient pour sauver les meubles car le RPM sait pertinemment, compte tenu de la grogne du peuple, qu’il n’aura pas un second mandat. La CMP comptable aussi du bilan est consciente que dans ses rangs, il n’y pas d’homme idéal capable de prendre la relève si IBK renonce à se présenter. Alors qu’est-ce qu’il faut faire pour échapper aux menaces qui les attendent si l’opposition remporte les élections présidentielles ? Le Choix de Dioncounda est la seule réponse à cette question. L’homme fait l’unanimité au sein de l’ADEMA. Le peuple malien a aussi de l’estime pour lui. Cette estime, il l’a forgée. Lorsqu’il prenait les rênes du Mali après le coup d’Etat, Dioncounda était le politique le plus détesté du Mali. Deux choses ont marqué les Maliens : A son retour de France où il était en traitement après son agression, Dioncounda a ouvertement pardonné ses agresseurs ; ensuite, sa présente devant le monument de l’indépendance avec le président français dans le cadre du plan de sortie de crise. Les discours étaient à la hauteur des attentes. Après ce parcours sans faute, le président par intérim a quitté le palais en Héros et sa sagesse se raconte un peu partout à travers le Mali et même hors du pays.
Cette belle fin de carrière politique, tout le monde ne la gagne pas. Dioncounda devrait rester dans sa retraite dorée. Mais à la grande surprise de tout le monde, le voilà refaire surface. Ce retour est une erreur fatale pour deux raisons : Les Maliens, du moins ceux qui aspirent au changement, ont en tête que Dioncounda vient juste pour sauver ‘’les voleurs de la République’’ qui voient l’horizon s’assombrir. Cette analyse impactera sur son image. Il lui sera difficile de faire échec au vent de l’alternance qui souffle fort. Au cas où il passera, la gouvernance de ce pays lui sera extrêmement difficile car ce sont des hommes sans compétence qui entourent IBK qui l’accompagneront. Ces hommes sont de nos jours vomis par les Maliens. On a coutume de le dire ‘’qui s’assemble se ressemble’’. Dioncounda sera traité au même pied d’égalité que ces hommes. Il vient d’emprunter un chemin qu’il n’aurait jamais dû prendre. Bientôt, c’est la descente aux enfers pour le dinosaure politique malien.
Boubacar Yalkoué
Le Pays