Assan cochait toutes les cases d’une vie parfaite: amour, mariage, bébé. Avant de découvrir que l’homme de sa vie n’était pas exactement celui qu’elle croyait. Elle n’est pas heureuse et épanouie dans son union, le regard du mari pèse sur elle. Ce sont leurs parents qui ont sélectionné le partenaire potentiel pour partager sa vie. La jeune femme ayant des incapacités physiques est confrontée à l’image négative qu’il lui renvoie. L’une de ces manifestations les plus évidentes a consisté à désigner ou à interpeler la personne par la déficience dont elle est porteuse, avant de fuguer, puis revenir à la maison en prenant soin de ne pas partager le lit avec elle.
En raison de la persistance des mythes qui la prête l’inaptitude à exécuter les tâches ménagères et à mettre au monde des enfants n’ayant pas d’incapacités physiques. En outre Sidiki voyait ce handicap comme une tare sociale, induisant une impossibilité à être présentée en public, sinon il s’exposerait aux railleries de ses camarades d’âge.
Une nuit, il a gouté et en a déduit qu’elle avait bien su faire la chose parce qu’une de ses jambes est molle, tout a été bien tendre et les rapports sexuels ont été plus agréables.
Ainsi, la paralysie d’une jambe a été perçue comme un élément contribuant à rendre agréables les rapports intimes, et a suscité à ce titre une curiosité sexuelle intense.
Ce qui devait arriver, arriva. La jeune femme est tombée enceinte. La grossesse avançait. Une nuit, un conseil de famille est convoqué consacré à la nouvelle situation. Le chef de famille a dépeint le tableau : « Assan est enceinte ! Puisqu’elle n’est douée de capacité à se mettre enceinte, je brûle d’envie de connaître l’auteur de grossesse, en partant du postulat que Sidiki avait dit de vive voix qu’il ne l’aimait pas ! »
Une tendance au refus de paternité de sa part serait contreproductive. En guise de confession, Sidiki s’est mis à pleurer à chaudes larmes. Une situation douloureuse qui, l’obligeait à en assumer seul les conséquences, puisque son père l’avait piégé en l’instruisant de garder la jeune femme en attendant d’en informer la belle famille. L’attente a été longue, très longue. Des mois s’étaient écoulés. Puis rien.
La réunion s’est terminée par la flagellation pratiquée avec un fouet au manche en bois attaché à un corps de plusieurs centimètres composé de plusieurs lanières de cuir tressé, qui était trempé dans le beurre de karité et exposé au soleil. Le vieux se tenait à quelques pas de Sidiki et ne lui frappait le dos qu’avec le bout en question.
L’Informateur