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Diéma : La panafricaine des femmes passe toujours inaperçue

A Diéma, comme un peu partout, la Journée panafricaine des femmes passe inaperçue. De mémoire de doyens, cette journée n’a jamais été célébrée ici. Dans cette localité, selon les statistiques courantes recueillies, près de 90% des femmes accordent peu d’importance à cette journée ou, du moins, méconnaissent son sens. Seules quelques femmes fonctionnaires s’y intéressent, mais n’en parlent que lorsque la date de  célébration approche.

La présidente de la CAFO, Mariam Soucko, explique toute l’importance de la Journée panafricaine des femmes dont l’un des objectifs prioritaires est de contribuer à la promotion et à la défense des droits des femmes à travers le monde, en leur garantissant de meilleures conditions de vie. En outre, Mme Soucko regrette le manque de moyens financiers permettant aux femmes de célébrer, en grande pompe, selon ses propres termes, la Journée panafricaine des femmes prévue le 31 juillet. Elle avoue que tout l’argent, que les membres de la CAFO ont amassé, est parti dans l’organisation de la fête du 8 mars.

La présidente de la CAFO a fait savoir qu’en ce moment, tous les groupements féminins réunis au sein de sa structure disposent, chacun, d’un récépissé pour son association et que tous ont  monté des projets qui portent, de façon générale, sur des activités génératrices de revenus, notamment, l’embouche bovine, la teinture,  la savonnerie, le maraîchage, l’aviculture, la pisciculture, la transformation des produits de cueillette.

« Aujourd’hui,le vrai problème des femmes de Diéma, c’est l’absence de financement. Les femmes n’ont rien pour s’épanouir », a-t-elle ajouté, catégorique. Elle a évoqué l’insécurité résiduelle qui prévaut actuellement dans le cercle de Diéma et qui ralentit, considérablement, les activités quotidiennes des femmes. Les attaques se multiplient. La plus récente a été perpétrée sur des forestiers dans la commune rurale de Dioumara, sur la route vers Bamako. « Il faut que l’Etat renforce, à tous les niveaux, les mesures de sécurité pour permettre aux paisibles populations de vaquer librement à leurs occupations », a-t-elle conclu.

Mabintou, une femme venue faire ses courses pour la fête de Tabaski au marché de Diéma, ne cache pas son désarroi face à l’insécurité. Elle poursuit, en disant que tout le monde a la peur au ventre, et que si on sort de la maison le matin, Dieu seul sait si on y retournera vivant. Saouda est une foraine. Avec ses marchandises, elle sillonnait toutes les foires hebdomadaires (Béma, Diéma, Madiga Sacko, Diangounté Camara, Lambidou, Grouméra, Débo Massassi, Tinkaré, Fassoudébé, Kongo, etc),  Elle gagnait de l’argent, mais à cause des « coupeurs de route », elle a arrêté ses déplacements.

Issa, lui, se rend compte que la Journée panafricaine est proche, quand son épouse lui demande de l’argent pour confectionner chez le tailleur son uniforme que son amie lui envoie, chaque année, de Bamako. Doussoba, cette quadragénaire, ne prend plus le risque d’aller, sans être accompagnée par ses enfants, dans son champ, situé derrière le poste de péage. Elle redoute des mauvaises rencontres.

Les femmes de Diéma ont besoin d’être mieux édifiées sur la teneur de la Journée panafricaine, à travers des conférences, des ateliers de formation, des assemblées générales, des émissions radiophoniques ou autres canaux de communication, afin de permettre une adhésion plus massive à la célébration de cette fête qui demeure, très souvent, méconnue par de nombreuses femmes.

OB/MD 

Source: AMAP

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