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Didier Drogba : « Je n’avais aucune envie d’être ridicule »

Malgré l’élimination de l’Impact de Montréal dimanche 8 novembre, conséquence d’une défaite après prolongations sur le terrain de Columbus (1-3 au match retour, 2-1 pour les Canadiens à l’aller), Didier Drogba a le sourire. A l’heure de tirer le bilan de ses trois mois et demi au Québec, l’ex-buteur de Chelsea retient l’historique saison de son club, demi-finaliste du championnat nord-américain pour la première fois de son histoire, grâce, en grande partie, à la belle intégration de l’Ivoirien, auteur de 12 buts en seulement 14 rencontres.

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Quel bilan tirez-vous de cette première saison à Montréal ?

Collectivement, on a vécu une saison plutôt intéressante malgré des débuts difficiles [défaite 0-1 le 22 août contre Philadelphie]. Il y a des explications : l’équipe a joué la Ligue des champions de la Concacaf[Confederation of North, Central American and Caribbean Association Football] qui a atteint physiquement les joueurs. Il fallait essayer de trouver un nouvel élan, une force physique, pour permettre au groupe de repartir. Tout le monde s’est remis en question pour retrouver un peu d’énergie et donner un peu de force à ce groupe. On a bien fini la saison. Personne ne nous attendait à cette place-là. Beaucoup même dans l’équipe ne s’attendait pas aux play-off. C’est une belle réussite.

Et personnellement, êtes-vous satisfait

Le bilan est positif, mais physiquement, ça a été difficile. C’est un nouveau championnat et en arrivant, je ne mettais pas entraîné une seule fois en deux mois. Je sortais d’une saison assez longue avec Chelsea. J’ai pris des vacances, puis j’ai subi une intervention pour me faire retirer une broche au bras. J’ai repris avec le groupe au bout seulement de 7, 10 jours. C’était un peu pesant, je suis content que ça se termine.

Vous avez marqué 12 buts en 14 rencontres. Imaginiez-vous être si rentable ?

J’aime me fixer des objectifs. Surtout, je n’aime pas décevoir. Venir ici était un sacré défi. Après avoir gagné le championnat d’Angleterre, j’étais attendu. Les gens se disent : « Il va avoir 38 ans, c’est bientôt fini… Non, c’est déjà fini ! » Vous imaginez bien qu’avec mon petit palmarès, je n’avais aucune envie d’être ridicule sur le terrain. Je l’avais dit en arrivant, je viens ici pour gagner. Gagner, ce n’est pas forcément remporter la MLS [Major League Soccer], mais voir toutes ces émotions, pour moi, c’est une victoire. Je suis content de ma saison, de mes quatre mois, malgré mon âge (rires). Je savais que j’avais les moyens d’apporter quelque chose à ce club.

Votre présence a complètement transformé cette équipe…

Vous avez l’impression que je suis un sauveur, mais chaque joueur a élevé son niveau de jeu. C’était mon objectif : être capable de tirer le monde vers le haut. Seul, c’est impossible. J’ai pris vraiment beaucoup de plaisir en jouant, en débutant dans cette ligue, en découvrant différents stades et de nouvelles villes.

Comment jugez-vous la MLS ?

La MLS est en train de progresser. Les échos que j’ai, notamment de Thierry Henry avec lequel je parle beaucoup, me le confirment. D’années en années, ce sera un championnat de plus en plus difficile à remporter. Mais il est difficile de le comparer à d’autres championnats. On ne sent pas trop de différences entre les équipes.

Que manque-t-il encore à la MLS pour rivaliser avec les championnats européens ?

Ils sont sur la bonne voie, mais pour se rapprocher des championnats d’Angleterre, d’Espagne ou même de Turquie, il y a encore des choses à faire. Voyager pendant six heures à deux jours d’un match etarriver fatigués, par exemple… Avec les moyens qu’a la ligue, elle a la capacité d’améliorer cela facilement.

La direction du club souhaite que vous deveniez un ambassadeur de l’Impact. Après quasiment quatre mois à Montréal, qu’en pensez-vous ?

Je suis déjà un ambassadeur du club et de la ville (il rit). Vraiment, je suis très content de mon choix, même si ma famille n’est pas avec moi. C’est difficile, mais c’est un choix de vie. En décidant de venir ici, je savais où je mettais les pieds. J’ai été vraiment emballé par le projet. On m’a beaucoup parlé des gens, de la ville, de ce club, jeune dans la MLS, mais qui a envie de montrer qu’il a sa place dans le monde du football. J’ai été agréablement surpris dès le départ. Même lors de ma signature à Chelsea, je n’avais pas eu le même accueil à l’aéroport.

Votre arrivée justement a suscité une grande folie, du jamais vu au Québec. Comment vivez-vous cette attente autour de vous ?

J’ai la foi. Je suis quelqu’un d’assez spirituel. J’ai du mal à l’expliquer. Je pense que chacun, dans ce monde, a un rôle à jouer. Le mien, c’est d’apporter et donner du plaisir aux gens, tout en en prenant. Depuis tout petit, mon rêve était de jouer au football. C’est ma passion et mon métier. J’ai de la chance. Me lever chaque matin pour bosser n’est pas une contrainte. J’essaye de transmettre cette joie de vie et deproduire du spectacle pour que les supporteurs, en rentrant chez eux, soient heureux.

L’Impact peut-il remporter la MLS la saison prochaine ?

On a prouvé que l’on pouvait devenir l’une des meilleures équipes de cette ligue. L’an prochain, nous serons plus forts. En travaillant, on peut construire quelque chose. On sera prêt. Serez-vous encore à Montréal la saison prochaine ? J’ai signé un contrat d’un an et demi et j’aime respecter mes engagements. Ce n’est pas toujours le cas, mais cette fois, j’y tiens. Dans le football, on ne sait jamais. Lorsque j’étais à Marseille, j’avais signé une prolongation de contrat de cinq ans et un mois plus tard, je suis parti (rires). Mais je veux rester encore un an ici.

Retournerez-vous jouer en Europe durant la trêve hivernale ? Pourriez-vous être prêté à Chelsea avant la reprise de la MLS en mars ?

J’ai prévu de rejoindre ma famille à Londres, de passer du temps avec elle, d’aller chercher mes enfants à l’école, voir mes anciens coéquipiers, regarder des matches, prendre des vacances. Chelsea ? Pour m’entraîner et garder la forme, pourquoi pas. Il faudra en discuter avec l’Impact. Pour jouer, je ne suis vraiment pas chaud. J’ai besoin de bien me reposer pour être prêt pour la reprise.

Cette saison 2016 sera-t-elle la dernière ? Si l’Impact se qualifie pour la Ligue des champions de la Concacaf, pourriez-vous prolonger ?

Ça fait partie des trophées que je n’ai pas remportés. Pourquoi pas, ce serait un beau défi.
Source: lemonde.fr

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