La contribution de la diaspora malienne à l’économie nationale est passée de 360 milliards de FCFA en 2012 à plus de 483 milliards de FCFA en 2017. Un apport largement supérieur à l’aide publique au développement.
L’information a été donnée jeudi dernier par M. Habib Sylla, président du haut conseil des Maliens de l’extérieur (HCME) au cours d’une conférence de presse qu’il a animée au siège de l’organisation.
M. Habib Sylla, président du haut conseil des maliens de l’extérieur (HCME) a rappelé que son organisation née le 11 novembre 1991 a pour objectifs de rassembler et représenter tous les ressortissants maliens résidant à l’étranger sans distinction d’origine régionale, ethnique, religieuse, sociale, de sexe et de profession ou de l’opinion.
Le HCME se charge aussi, dit-il, de la promotion de la défense des droits et intérêts des Maliens de l’extérieur et leur porter soutien, dans le respect de la légalisation et de l’ordre public.
« Nous travaillons également à favoriser et valoriser la contribution des maliens de l’extérieur dans tous les aspects du développement économique, environnemental, social et culturel », a signalé M. Sylla.
En vue d’atteindre ces objectifs, ajoutera-t-il, le HCME adresse au gouvernement tous les six mois un rapport sur la situation des maliens de l’extérieur et fait des propositions visant à renforcer leur protection et implication dans le processus de développement économique et socio-culturel du pays.
Parlant de la contribution des maliens de l’extérieur à l’économie nationale, le président du HCME estime qu’elle est largement supérieure à l’aide publique au développement.
« Les transferts financiers en direction du Mali par les voies officielles sont passés (entre 2012 et 2017), de 360 milliards de FCFA à plus de 483 milliards de FCFA. A cela s’ajoutent, des transactions financières qui se font par des circuits non formels » a précisé M. Sylla.
Aussi, selon le conférencier, pour la mobilisation de la diaspora malienne dans le développement local, sur financement de l’Agence Française de Développement (AFD), 21 projets ont été retenus pour être mis en œuvre sur une période maximale de 12 mois.
A ses dires, la première tranche de financement qui portait sur un montant de 386.000.000 FCFA a été lancée le 15 décembre 2017.
Concernant la défense des droits des migrants, M. Sylla a signalé que le HCME a engrangé de bons résultats. Il s’agit notamment de l’acceptation du principe de la double nationalité sous Alpha Oumar Konaré, le rejet de l’immigration choisie par ATT et la non signature de l’accord de réadmission sous le président IBK.
Malgré ces efforts, signale le président du HCME, beaucoup reste à faire en faveur de la diaspora malienne, notamment dans le domaine du respect de l’égalité des citoyens devant la loi en matière des recensements, la délivrance des documents d’identité et leur représentation au sein des institutions.
Pour M. Sylla, l’acquisition des documents d’identité coûtent non seulement cher dans les ambassades et consuls, mais aussi, les délais de délivrance sont une autre source de difficultés.
Le conférencier a ensuite déploré le fait que le nombre exact des maliens établis à l’extérieur n’est toujours pas connu, faute d’un recensement exhaustif. Toutefois, signale-t-il, Ils sont estimés à 6 millions à travers le monde.
« Les ¾, (soit 3. 000.000 à 4.500.000) vivent en Afrique de l’Ouest, avec comme principale destination, la Côte d’Ivoire, suivie de l’Afrique Centrale (700.000 à 1.000.000 personnes) et l’Europe (200.000 environ, dont un peu plus de la moitié réside en France). En Asie, les principales zones de migration sont l’Arabie Saoudite et la Chine », a conclu M. Sylla.
Aminata Dagnon
Le 26 Mars