L’honorable Mamadou Diarrassouba, alerte qu’il est, ne se laisse jamais surprendre par le flot de l’actualité politique brûlante. Contexte politique oblige, il évoque, ici, l’énigme des élections communales partielles, locales et régionales. Il n’occulte pas le sujet chaud lié à la sécurité. La vie de son parti, le RPM, et les initiatives du développement local de son terroir natal constituent entre autres de sujets abordés dans cette interview-vérité de l’homme de Dioïla.
Mamadou Diarrassouba, questeur à l’assemblée nationale, homme politique influent du pays, ne passe pas inaperçu sur le champ politique national, tant par son franc-parler que par l’extraordinaire relation politique qu’il noue avec les acteurs politiques, bien au-delà de sa coterie politique. Cet homme, dont l’engagement politique constant lui a conféré une certaine respectabilité dans le champ politique national, est à l’aise sur les sujets d’intérêt national. Entretien !
Régionales
Après avoir salué l’initiative et les efforts déployés par le gouvernement, pour la réalisation d’une étape essentielle de la décentralisation poussée, à travers la tenue de ces élections, l’honorable Diarrassouba a affirmé que les préparatifs du scrutin vont bon train. Un peu réservé sur la possibilité du maintien ou du renvoi du calendrier électorale, dans la mesure où le gouvernement a engagé des concertations avec les acteurs concernés, le député estime qu’il serait judicieux de réunir toutes les conditions afin que tout le monde participe aux élections locales et régionales, y compris les groupes armés.
« Si le gouvernement peut garantir la tenue du scrutin dans toutes les régions du Mali, le 17 décembre prochain, on ne pourra que s’en réjouir », affirme le secrétaire à l’organisation du RPM qui ne voit aucune fatalité en la matière, estimant « qu’il serait préjudiciable de tenir les élections dans une partie du pays abstraction faite à l’autre.
Il en veut pour preuve qu’aucune autorité intérimaire ne pourra siéger au Haut Conseil des collectivités. Le risque, prévient-il, est qu’il aura le nord et le sud à part. « Au regard de cette situation, si on ne prend garde, on aura contribué à la partition du pays», a déploré l’élu RPM à Dioïla qui précise clairement qu’il n’y a « aucun lien entre la nécessité de reporter les élections régionales avec l’insécurité pour la simple raison que personne ne peut garantir que l’insécurité au Mali prendra fin dans l’immédiat ». Il s’agit là, pour lui, d’un facteur purement politique en vue d’organiser des élections inclusives.
La victoire du candidat RPM
S’agissant de l’élection du président du conseil du district, Mamadou Diarrassouba se montre confiant quant à la victoire de la liste dirigée par le RPM. Soutenant, pour sa part, qu’une analyse erronée de la réalité du terrain place le RPM en position d’outsider, l’élu n’en est pas moins confiant, estimant par ailleurs que « chaque fois que les gens nous placent à ce niveau, on gagne ». Il en est ainsi de la mentalité politique du RPM d’autant que « nous savons, ici, que la majorité politique est différente de la majorité sociale ».
Selon l’élu de la nation, le RPM se porte bien. Certes, dans une grande formation politique, comme le RPM, il peut y avoir des chocs entre les ambitions, mais l’essentiel, dit-il, est qu’il faut mettre en échec les tentatives de déstabilisation du parti. C’est ce que fait le RPM qui tente toujours de sauver son unité et sa cohésion du fait que « tout le monde se reconnait en Ibrahim Boubacar Keïta, président-fondateur du parti, qui constitue une référence pour tous.
L’invalidation de la liste RPM à Koulikoro
Au sujet de la disqualification de la liste RPM à Koulikoro, Mamadou Diarrassouba, non moins président de la fédération RPM de la région, se montre serein et fair-play. Il a indexé une erreur judicaire en la matière, en soutenant qu’un recours vise cette décision. « La disqualification de la liste pour non-respect du genre ne relève pas du juge », martèle-t-il.
.L’insécurité
L’élu de la nation ne nie pas l’insécurité au Mali d’autant qu’il est conscient que les terroristes sèment la terreur au nord et au centre du pays tandis que le banditisme sévit au sud. Pour endiguer le fléau de l’insécurité, le député appelle à l’implication de tous, en cultivant un climat de confiance entre les forces de défense et de sécurité et les populations. Pour y parvenir, l’élu de la nation soutient que les forces de sécurité ne doivent pas faire peur à la population. Car, cette dernière doit constituer un partenaire fiable dans la restauration de la sécurité. « Dès qu’elle se sentira frustrée, elle refusera de coopérer avec les forces de sécurité », a-t-il prévenu.
Développement local
Soucieux et partisan du développement local, Mamadou Diarrassouba est bien à l’aise sur les questions liées au développement du terroir. C’est donc naturellement qu’il aborde ce sujet avec un cri de cœur, au nom des populations de Dioïla, pour le bitumage des tronçons Dioïla-Massigui-Koualé et Fana-Béléko-Kignan. Des axes routiers, selon lui, qui constituent des points névralgiques du développement du cercle, en ce sens qu’ils relient deux grandes zones de production de coton. «A Dioïla, la population fait confiance au président de la république et sait qu’il prendra en compte ses préoccupations. Et voilà pourquoi elle ne défile pas à Koulouba pour des audiences », s’est-il réjouit.
Oumar KONATE
Source La Preuve