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Diamond Cement Mali- Sa : Une cimenterie ou une morgue pour les travailleurs ?

Voilà maintenant des jours que le climat professionnel entre les travailleurs et les employeurs de la société de production du ciment (DCM. Mali-Sa), s’est dégradé pour faire place à une crise de méfiance sans précédent. Alors, informés de cet état de fait, nous avons fait un fait un tour au sein de la société pour comprendre les raisons qui ont poussé les travailleurs de l’usine de production de ciment à bouder le travail et les consignes de leurs employeurs.

usine Diamond cement cimenterie kayes mali

En effet, grande était la surprise de savoir que cette usine de production de ciment, la seule en République du Mali, est une sorte de cimetière pour les travailleurs. En tout cas, cela fait maintenant des années que les travailleurs de la DCM.Mali-Sa ne voudraient plus être réduits à l’esclavage dans leur propre pays et surtout dans une usine dont la grande partie des matières utilisées pour la fabrication du ciment provient du sous-sol malien.

Parlant de cette entreprise, le Centre de Broyage de ciment de Dio-Gare est l’une des unités de cimenterie intégrée de la Société DIAMOND CEMENT MALI SA (DCM-SA). Celle-ci est aussi l’une des plus grandes entreprises du Mali, avec un capital social de 22.000000000 de Fcfa, réparti entre le Gouvernement du Mali, les secteurs public et privé du Mali et les promoteurs indiens du groupe DCM, une filiale de WEST AFRICAN CEMENT SA (WACEM SA), multinationale basée au Togo et présente dans divers autres Etats de l’Afrique de l’Ouest (Ghana, Burkina Faso, Ethiopie, Niger, Guinée, Madagascar, etc.).

Le Projet de la Société Diamond Cement Mali est une cimenterie intégrée, avec clinkérisation et broyage de ciment, dont une partie à Astro, dans le village de Gangotérie, cercle de Bafoulabé, région de Kayes et l’autre partie à l’unité de broyage de Dio-Gare, dans le cercle de Kati, région de Koulikoro. Les deux unités de broyage ont une capacité de production de 1.000000 tonnes de ciment par an. Raison pour laquelle celle basée au Mali est gérée à 70% des actions par les Indiens. Selon, les clauses du contrat d’autorisation livrée par l’Etat malien à ces Indiens, 22% des actions appartiennent au Mali (soit un montant de 8 milliards de Fcfa décaissés par l’Etat pour ses actions) ; 8% pour les opérateurs économiques du Mali et 70% des actions pour les Indiens.

Aussi, toujours selon le contrat d’autorisation, il était convenu entre l’Etat malien et les promoteurs (les Indiens) de l’usine que, puisse que l’installation du four de production de ciment n’était pas encore faite, les Indiens pouvaient transformer les produits importés (le clinker) et les mettre sur le marché malien. Dans ce cas précis, la tonne devrait être vendue à 87.500 Fcfa, avant que le four ne soit prêt et surtout que les produits venaient d’ailleurs. Alors à la grande surprise des travailleurs non endormis, le four est opérationnel et l’essentiel des produits servant à la fabrication du ciment ne sont plus importés, mais proviennent du sous-sol malien.

En effet, vu que ces produits viennent du sous-sol malien, selon le contrat, le prix de la tonne de ciment devait chuter à 80.000 Fcfa sur le marché malien. Aussi, toujours selon le contrat, les employés de l’usine devraient bénéficier d’une couverture sociale, c’est-à-dire, un contrat à délai indéterminé à tous les travailleurs de l’usine avec un salaire bienséant pour non seulement le respect des engagements pris par la DCM.Mali-Sa vis-à-vis de l’Etat, mais aussi pour la motivation des travailleurs. Alors apprenant que les travailleurs de cette usine de production de ciment ont arrêté le travail, nous avons fait un tour pour savoir les raisons de cette grève au sein de l’usine.

La stupéfaction a été grande d’apprendre que les patrons  de cette usine qui fait une recette de 100.000.000 de Fcfa par semaine, ont initié des méthodes pour réduire à l’esclavage son personnel.  L’information est à prendre avec des pincettes, au regard des raisons qui ont conduit les travailleurs de cette usine à bouder le travail. En tout cas, les travailleurs sont montés sur leurs quatre chevaux pour, une fois encore, dire ce qu’ils pensent inadmissible. Ils voudraient simplement que l’Etat malien protège et ses intérêts dans la boîte et leurs intérêts qu’ils pensent être bafoués par les Indiens par la complicité de certains responsables maliens à la défense des pourboires dans la boîte.

En effet, selon les travailleurs, les clauses du contrat ne sont pas respectées et l’Etat malien, dans sa somnolence, a oublié ses intérêts. La preuve en est que l’Etat malien n’a aucun représentant dans la boîte, mais aussi les produits (le clinker et autres produits à la base de la fabrication du ciment) sont extraits du sous-sol malien. Alors questions : l’Etat malien a-t-il oublié ou vendu ses intérêts à cette cimenterie ?

La cimenterie (DCM) est-elle à jour dans le payement de ses redevances (impôts et autres) ? Et qui sont les responsables maliens qui soutiennent les Indiens dans cette sale besogne ? Enfin, pourquoi le ciment importé du Sénégal est vendu moins cher sur le marché, que celui produit au Mali ? Autant de questions dont les réponses feront certainement tomber bien de têtes dans nos prochaines parutions.

Ahmed KONE

Source: Le Point

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