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Dialogue politique inclusif : LE DOUBLE RÔLE DE LA PRESSE

Les hommes et femmes de médias, en tant que citoyens, peuvent faire entendre leurs préoccupations et suggestions. Aussi, ils ont le devoir de faire comprendre par les citoyens les enjeux du dialogue en assurant une bonne couverture médiatique

Le Triumvirat chargé de conduire le Dialogue politique inclusif est au four et au moulin depuis son installation le 25 juin dernier par le président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta. L’équipe de Baba Akhib Haïdara, Médiateur de la République, a déjà écouté les anciens chefs d’Etat, les anciens Premiers ministres, les responsables des organisations de la société civile, des mouvements armés, des associations de femmes et de jeunes, des confessions religieuses.
Hier, c’était le tour des responsables des structures et organisations de la presse d’être reçus par le Triumvirat. L’objectif était de leur expliquer ce qui a été fait jusqu’ici et les inviter à jouer leur rôle qui consiste à faire comprendre les enjeux du Dialogue politique inclusif. Le Triumvirat a appelé aussi les responsables des médias à contribuer à la mise en place d’une stratégie de communication afin que l’initiative présidentielle puisse produire les résultats escomptés.

 

La rencontre s’est déroulée en présence du ministre de la Communication, chargé des Relations avec les institutions, Porte-parole du gouvernement, Yaya Sangaré.
En campant le décor, Baba Akhib Haïdara a expliqué que le Dialogue politique inclusif ne concerne pas que les politiques, mais implique aussi toutes les forces vives de la nation. Sa finalité, a-t-il précisé, est de soigner les maux dont souffre notre pays depuis des années. Pour cela, les acteurs doivent se dire la vérité les yeux dans les yeux, comme on dit : «cracher le morceau», mais dans le respect et dans la courtoisie.
Pour l’ancien Premier ministre, Ousmane Issoufi Maïga, membre du Triumvirat, il s’agit de «secouer le cocotier», dire les choses  sans aucun tabou pour sortir le Mali de cette crise qui n’a que trop duré. Il a tenu à faire savoir que les membres du Triumvirat sont indépendants et libres dans leur travail qui consiste à élaborer un projet de Termes de référence (TDR) du Dialogue politique inclusif après avoir rencontré toutes les forces vives de la nation, les Maliens de l’intérieur comme ceux de la diaspora. Ces Termes de référence seront validés lors d’un atelier organisé à cet effet, a-t-il annoncé.

Une fois ce travail terminé, le comité de l’organisation scientifique du Dialogue politique inclusif, présidé par Cheick Sidi Diarra, aura la plénitude d’organiser le dialogue proprement dit, dont les conclusions seront remises au président de la République. Concomitamment, a précisé Ousmane Issoufi Maïga, une commission de suivi sera mise en place et un chronogramme de mise en œuvre des conclusions du Dialogue politique inclusif sera adopté. La commission, d’après l’ancien Premier ministre, suivra pas à pas les décisions prises lors du Dialogue politique inclusif.
«Notre pays est malade», a répété Ousmane Issoufi Maïga, ajoutant que le Dialogue politique inclusif permet surtout de proposer des solutions à court et moyen termes pour relever le Mali. Il a demandé aux hommes des médias de jouer leur rôle pour que la population comprenne les enjeux de ce dialogue afin d’y participer pleinement. A ce propos, le ministre de la Communication dira que les journalistes ont une double casquette dans ce processus. Ils interviennent en tant qu’acteurs, parce qu’il ont des choses à dire, à proposer. En même temps, ils sont facilitateurs, car ils doivent relayer l’information pour que tous les Maliens se sentent directement concernés par ce dialogue.
Comme si on était déjà dans le grand débat, les représentants des organisations de presse ont soulevé des doléances, comme l’indexation de l’aide à la presse sur le budget d’Etat, l’obligation pour les autorités de donner à la presse des informations sur leurs activités, la formation des jeunes journalistes pour rehausser le niveau de la presse, la dépénalisation des délits de presse.
En réponse, Baba Akhib Haïdara a invité la presse à défendre ses doléances avec des arguments solides lorsque le Dialogue politique inclusif sera ouvert.
L’ancien ministre, Gaoussou Drabo, membre de la Haute autorité de communication (HAC), a indiqué qu’une stratégie de communication pourrait être élaborée lorsque les TDR du dialogue seront disponibles.
Baba Akhib Haïdara a révélé à ce propos que les TDR seront disponibles dans les prochains jours et que le Comité d’organisation se chargera de les mettre à la disposition de tous les acteurs concernés.

Madiba KEITA 

Source: L’Essor- Mali

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