Le ministère chargé des Réformes institutionnelles et des Relations avec la société civile, en partenariat avec la Minusma, a organisé, le week-end dernier, au Centre international de conférence de Bamako (CICB), l’atelier national de réflexion sur la contribution de la société civile au Dialogue politique inclusif. L’ouverture des travaux, qui a eu lieu samedi, était présidée par le Premier ministre, Dr Boubou Cissé. C’était en présence des membres du gouvernement notamment le ministre chargé des Réformes institutionnelles et des Relations avec la société civile, Amadou Thiam, du corps diplomatique accrédité au Mali ainsi que des autorités traditionnelles, coutumières et religieuses.
Dans son discours de bienvenue, la maire de la Commune III du district de Bamako, Mme Djiré Mariam Diallo, a salué le gouvernement pour ses efforts, depuis l’éclatement de la crise multidimensionnelle dans notre pays, afin d’y trouver une solution appropriée et définitive. Pour elle, cet événement est le point de départ d’un apaisement tant souhaité et vivement attendu par les populations.
En vue de la préservation de la paix et de la quiétude sociale, gage de tout développement, selon le président du Conseil national de la Société civile, Bouréima Allaye Touré, « il importe plus que jamais de poser l’ensemble des problèmes sécuritaires, politiques et sociaux sur la table afin d’en faire un sujet global de discussions dans un cadre plus inclusif ».
Pour lui, un consensus est nécessaire entre les principaux acteurs pour résoudre les questions économiques et sociales importantes ; promouvoir la bonne gouvernance ; favoriser la paix et la stabilité sociale au Mali. « C’est pourquoi, l’objectif que nous, société civile, assignons au Dialogue politique, social, inclusif est l’instauration d’un climat social apaisé afin d’apporter le soutien nécessaire aux mesures politiques, économiques et sociales qui restaurent la confiance et la sécurité pour un développement humain durable des citoyens », a précisé Bouréima Allaye Touré.
De son côté, le ministre chargé des Réformes institutionnelles et des Relations avec la société civile a souligné que cette cérémonie marquait une étape importante du processus de consultations des forces sociales que son département a initié en vue d’une contribution soutenue de la société civile malienne au Dialogue politique inclusif. Selon Amadou Thiam, les résolutions des maux dont souffre notre pays à savoir la situation sécuritaire, la dégradation continue des conditions de vie des populations… passent inexorablement par le dialogue de toutes ses filles et de tous ses fils. « Aujourd’hui, le Dialogue politique inclusif est apparu comme incontournable aussi bien pour les forces vives de la nation que pour les pouvoirs publics », fera savoir le ministre Thiam, avant de rappeler l’attachement ferme du président de la République à ce processus de sortie de crise.
Par ailleurs, Amadou Thiam est revenu sur l’Accord politique de gouvernance, signé le 2 mai dernier entre le Premier ministre et les représentants des partis et de regroupements politiques. A ses dires, cet Accord a été l’élément déclencheur de l’apaisement de la situation sociopolitique dans notre pays. Toutefois, a martelé le ministre Thiam, il apparaît nécessaire d’engager les réformes profondes de la gouvernance en vue de créer une société plus démocratique, juste et prospère. Dans cette optique, a-t-il préconisé, toutes les propositions de réformes majeures doivent requérir préalablement l’adhésion de la société civile.
En organisant cet atelier, selon Dr Boubou Cissé, le ministère des Réformes institutionnelles et des Relations avec la société civile a bien voulu manifester tout l’intérêt que le gouvernement accorde au renforcement de la société civile et à sa participation aux débats publics. Pour le Premier ministre, « la crise multidimensionnelle à laquelle notre pays est confronté depuis 2012 nous impose un dialogue constructif et fécond en vue de relever les multiples défis de l’heure ».
Et le chef du gouvernement de rappeler qu’au plan politique et social, les manifestations et les grèves qui ont marqué la fin de l’année 2018 et le début de celle de 2019 sont l’expression d’une demande sociale de plus en plus pressante. En outre, insistera-t-il, la gouvernance et l’économie ont été affectées au point où les populations sont des plus exigeantes sur la redevabilité de l’action publique. Face à ces multiples préoccupations, somme toute légitimes, rappellera Boubou Cissé, le président de la République a initié, suivant une approche inclusive, une large concertation des forces vives de notre pays.
« J’ose alors espérer que les contributions qui seront faites par d’éminentes personnalités de la société civile au niveau des panels proposés, seront examinées dans le cadre de débats francs et constructifs », a souhaité le Premier ministre. S’adressant aux participants, Dr Boubou Cissé indiquera que leur participation de qualité aux débats et discussions tant en plénière qu’au niveau des travaux de groupe permettront de formuler des recommandations pertinentes qui seront transmises aux instances du Dialogue politique inclusif.
Bembablin DOUMBIA
L’Essor