Président du parti Adpem ayant pris récemment ses distances avec la majorité présidentielle, Aboubacar Sidick Fomba, estime que les Termes de référence (TDR) proposés par le Triumvirat pour le dialogue politique inclusif constituent un habillage et un maquillage de la révision constitutionnelle visant une adhésion populaire pour appliquer l’Accord d’Alger de partition du Mali.
Dans une semaine, des termes de référence seront proposés par le Triumvirat en vue de l’organisation très prochaine d’un atelier de haut niveau de validation. Faisant une lecture politique, le président du parti Adpem, Aboubacar Sidick Fomba, a fait savoir que les Termes de référence proposés par le Triumvirat pour le dialogue politique inclusif constituent un habillage et un maquillage de la révision constitutionnelle visant une adhésion populaire pour appliquer l’accord d’Alger de partition du Mali.
Pour lui, un dialogue politique qui ne fait pas la relecture de l’Accord d’Alger n’aura aucune solution pour la paix et la sécurité encore moins des questions relatives à la défense militaire à fortiori le recouvrement de l’intégrité territoriale. « Arrêtons de bluffer le peuple malien et ça suffit. On ne gère pas un pays par la poésie, mais par des actes concrets et palpables », déplore-t-il.
Le président du parti Adpem exprime plutôt sa volonté d’un dialogue politique inclusif et souverain qui a pour objectif d’affaiblir le pouvoir du président de la République et de renforcer le pouvoir du peuple. « Pour dire que nous voulons mettre fin à l’alliance hégémonique installée depuis 1992 qui est à la base de tous les problèmes au Mali et non l’embellir une fois de plus ».
Plus loin, il ajoutera que l’accord politique de gouvernance est une prime à l’incompétence et le dialogue politique inclusif est un complot collectif pour la partition du Mali. « Le président de la République désavoué et rejeté par sa propre majorité, accompagné par toute l’opposition à travers une motion de censure contre son Premier ministre qui ne faisait que conduire son programme et qui a obtenu tous les honneurs de lui… »
Dans un tel contexte, soit le président de la République démissionne, soit il organise une transition politique avec toutes les forces vives de la nation avec un Premier ministre de pleins pouvoirs et de consensus, déclare-t-il.
« Une constituante sera mise sur place et une conférence nationale inclusive souveraine décidera de l’avenir du pays. Mais pas un accord politique avec certains leaders de l’opposition pour tenter d’appliquer le même programme rejeté. Cela est une prime à l’incompétence à travers la complicité des signataires », propose-t-il.
Pour le dialogue politique inclusif, un pays effondré n’a pas besoin de révision constitutionnelle pour renforcer les institutions donc les pouvoirs du même président de la République incompétent surtout dans un contexte d’alliance hégémonique », explique-t-il.
« Le dialogue souhaité est le procès de la démocratisation. Le dialogue souhaité est de faire comment récupérer l’argent volé du peuple. Le dialogue souhaité est de dire toute la vérité sur notre exploitation minière. Le dialogue souhaité est de comment créer des emplois et lutter contre la délinquance juvénile. De libérer la jeunesse du gain facile, de l’alcool, des drogues de tous genres et surtout de nos filles et sœurs qui n’ont d’autres recours que la prostitution. Le dialogue souhaité est de comment avoir une bonne justice, un bon système éducatif, un bon système sanitaire. Le dialogue souhaité est de comment avoir une armée républicaine professionnelle avec des stratégies bien adaptées. Auditer la loi d’orientation et de programmation militaire. Le dialogue souhaité est de discuter de chaque élément de l’Accord d’Alger pour bien tamiser et parvenir à une conclusion nationale bien-sûr en adaptant cet accord d’Alger à notre constitution. Nous voulons un dialogue franc entre Maliens, sans tabou et sans complaisance. Le dialogue politique inclusif en dehors de ça n’est qu’une arnaque populaire pour la partition du Mali… »
Zan Diarra
Soleil Hebdo