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Dialogue national inclusif, élections législatives, sommet de Pau : Décryptage de Mme Sy Kadiatou Sow, présidente de la Plateforme ’’Anw ko Mali Dron’’

La présidente de la Plateforme ‘’Anw ko Mali Dron’’, Mme Sy Kadiatou Sow, a tenu, le 25 janvier 2020, une conférence de presse au Mémorial Modibo Keita. Pour la circonstance, elle s’est penchée sur les questions dominantes du jour : DNI, élections législatives, sommet de Pau.

 

Au nom de la Plateforme ‘’Anwko Mali Dron’’, Mme Sy Kadiatou Sow a fait part d’un décryptage spécial sur les points ci-dessus évoqués. De prime abord, elle trouve « épouvante » l’année 2019 pour le Mali, les FAMA, le sahel, et les forces étrangères. Elle estime que la situation socio-politique et sécuritaire a atteint un « paroxysme » inégalé en 2019. Ce avec la persistance des violences en particulier : assassinats, enlèvements ayant suscité des détresses de populations isolées, des déplacés, des destructions de l’économie rurale…Aussi précise-t-elle, que les attaques meurtrières contre les FAMA à Mondoro et bien d’autres endroits se sont soldés par la perte en vies humaines de près de 150 militaires. Via ce décryptage, la présidente de la Plateforme regrette que le DNI (Dialogue national inclusif) soit formaté par le régime. Puisque l’objectif principal du gouvernement était de « faire accepter » la révision constitutionnelle et les élections législatives en conformité avec les engagements de l’Accord politique de gouvernance.

Face au public, elle confie que les thématiques du DNI étaient orientées et/ou fermées, ce qui a piégé les débats en dépit de la présence des citoyens qui étaient de bonne foi. « Les résolutions du DNI n’ont aucun caractère contraignant, elles sont soumises au pouvoir discrétionnaire du président de la République », souligne-t-elle.

Le DNI n’a, selon elle, pas réussi à mettre en place un mécanisme indépendant de suivi-évaluation doté d’un pouvoir d’action ou d’injonction. Des questions primordiales telles : la relecture de l’Accord de paix ; la révision constitutionnelle ; l’amélioration du cadre législatif et réglementaire, et la bonne administration des élections n’ont, selon Mme Sy, pas fait l’objet de débats profonds dans le Dialogue, a fortiori que de conduire à des propositions concrètes. C’est pourquoi, a-t-elle dit, « renvoyer la relecture de l’Accord de paix aux mécanismes prévus en son article 39 revient à laisser le gouvernement en tête à tête avec les groupes armés signataires et les représentants de la communauté internationale à consacrer un droit de véto aux parties signataires ». Au-delà des motifs avancés par le DNI, justifiant la révision constitutionnelle, quelles sont les modifications pertinentes pour le renforcement de notre système démocratique ?

Les participants ont-ils appréhendé tous les effets qui découleraient de la procédure de la révision constitutionnelle ? S’est-elle interrogée, avant d’ajouter qu’une trêve sociale ne se décrète pas, « elle est l’aboutissement d’un processus partagé et convenu ». Elle va encore loin et fait croire à la salle que le sacrifice doit venir des premiers responsables pour influer sur les autres segments du corps social. « À la place de l’accalmie annoncée par le gouvernement, voire souhaitée par les Maliens, poursuit-elle, on assiste plutôt à un durcissement des positions sur le front social ». « Le DNI a permis aux participants d’exprimer leurs points de vue sur les thématiques proposées, mais le sort réservé à leurs propositions, y compris les plus pertinentes, est loin de consacrer le succès clamé à l’issue du Dialogue par les initiateurs et les organisateurs », dit la présidente pour qui, il est regrettable que le président de la République et son gouvernement aient fait perdre du temps, de l’énergie, et de l’argent pour aboutir à un DNI qui est loin d’apporter des solutions « concrètes » aux préoccupations majeures à travers des réponses appropriées aux défis des réformes politiques et institutionnelles du pays.

Sur le sommet de Pau, elle pose plusieurs questions sur lesquelles on note : quelle sera la stratégie des FAMA et des forces internationales pour la sécurité du reste du pays en dehors de la zone des trois frontières ? Quelle sera la durée de la présence desdites forces dans notre pays ? Quel temps faudra-t-il pour que les FAMA aient la capacité d’assumer leur mission régalienne ? En tout état de cause, elle laisse dire que des doutes sérieux subsistent au sein de la population quant à la bonne foi et la volonté du retrait progressif des troupes étrangères. Au sujet des législatives, la présidente a été on ne peut plus claire : « Ce qui n’a pas pu se faire en douze (12) mois et durant la prorogation des deux mandats des élus nationaux à l’Assemblée nationale, ne peut l’être en quatre (4) mois. Est-ce possible de tenir ces élections législatives sur l’ensemble du territoire sans la prise des mesures idoines pour sécuriser le déroulement des élections ? »

Mamadou Diarra

Source : LE PAYS

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