C’est à l’initiative de l’AMDH soutenue par OSIWA (Open Society Initiative for West Africa) que l’hôtel indépendance a abrité le lundi 2 Juillet 2019 une cérémonie sur la résolution des conflits dans les cercles de Macina et Niono. Trois discours ont été prononcés. Le premier intervenant Monsieur Souleymane Diakité, président de la section AMDH de Ségou a souhaité la bienvenue à tous les participants. Aussi, il a rendu un hommage mérité au gouverneur de la région Biramou Sissoko de Ségou qui s’est impliqué personnellement pour mettre la section AMDH dans les conditions les meilleures.
Abordant le vif du sujet, il a parlé des causes qui ont motivé l’implication et la promptitude de sa section. Ce qui n’est autre que la double crise institutionnelle et sécuritaire qui a failli jeter la nation malienne dans un gouffre à ne pas en sortir. Monsieur Diakité alors de rappeler la part de responsabilité dans le problème et dans la solution à trouver. C’est alors que le Président de la section AMDH de Ségou a fait un résumé de toutes les activités menées aux fins de l’extinction des différents conflits. Ce projet dont il s’agit ici a été initié grâce à l’appui financier de l’OSIWA. De ces activités, il faut retenir que le lancement officiel du projet a eu lieu à Ségou le 25 Septembre 2018 et que les membres de l’AMDH ont tous été formés afin qu’ils puisent jouer pleinement leur rôle de médiateurs sociaux. Donc l’AMDH a eu à entamer des échanges fructueux avec tous les acteurs clés de Macina, étatiques ou non étatiques. De ces différentes activités, il faut aussi retenir la mission d’information et d’échanges à Ségou. Du 21 au 23 Février 2019, l’amorce du dialogue des différents représentants des principales communautés de Macina et de toutes les sensibilités, approfondissement des réflexions avec les acteurs et les autorités administratives de Ségou, l’organisation d’une session de dialogue restreint entre 8 Peulhs et 8 chasseurs de Macina à Ségou le 15 mars 2019 . Ce qui pour Souleymane Diakité a permis de mettre les responsables des communautés peulhs et chasseurs autour d’une même table et traduire ainsi leur volonté affichée à trouver des solutions à leur différend par le dialogue. Donc, une des recommandations de cette rencontre était d’organiser un dialogue multi acteurs se tenant présentement.
Monsieur Issaga Fofana représentant de l’AMDH dans son discours va adresser ses sincères remerciements au gouverneur de la région de Ségou pour sa disponibilité dans la mobilisation, des services qui relèvent de sa juridiction. Les remerciements ont prévalu à l’endroit de tous les députés, tous les maires, les représentants de toutes les autorités coutumières, religieuses, et communicateurs traditionnels, aux donso, aux associations peulhs TabitalPulaaku et Dental Wourbé, bref à tous ceux de la société civile venant de Macina, Niono, Ségou, Bamako. Monsieur Fofana n’a pas manqué d’adresser son mot de reconnaissance à l’endroit de OSIWA qui intervient dans dix pays et qui a accepté de financer le Projet pilote intitulé « Contribuer à l’instauration de la cohésion sociale et la réconciliation nationale au Mali ». Face à l’histoire récente du Mali issue de la crise sécuritaire et institutionnelle au Mali, des violations graves des droits de l’homme ont été commis au Mali. Donc, les représentants de l’AMDHexpliquent leur grande mobilisation en vue de contribuer à la cohésion sociale et à la paix. Pour l’intéressé, il faut vite trouver des solutions surtout que, entre Mars et Juin 2019, 250 civils au moins ont été tués au centre à l’issue des massacres de Ogossagou, Sobane da, Gangafani et entre autres localités. Face à ces massacres d’un autre âge l’association malienne des droits de l’homme à travers toutes ses cellules doit jouer son rôle qui consiste à contribuer à une sortie de crise respectueuse des droits humains à travers des actions de lutte contre l’impunité. Pour Monsieur Fofana, seul un vrai dialogue pourra être une stratégie gagnante pour sortir de la crise. Donc, il a foi aux maliens pour l’instauration d’un dialogue franc. Pour l’AMDH, la présente rencontre de tous ceux qui sont susceptibles d’apporter leur pierre à l’édifice de la réconciliation vise globalement à promouvoir le dialogue entre les acteurs politiques, administratifs, les élus, la société civile et les acteurs locaux. Il a souhaité que des débats, il sortira des solutions pertinentes pour le rétablissement de la cohésion entre les différentes sociétés.En tout cas dit-il, l’AMDH ne faillira pas à sa mission.
Au nom des plus hautes autorités du pays, le gouverneur représenté par son conseiller administratif et juridique monsieur Issa Koné a salué l’initiative prise par l’AMDH et son partenaire OSIWA. Puis Monsieur Koné n’a pas manqué d’énumérer tout ce que le gouvernement a fait en vue de trouver des solutions durables à la dite crise : 2014, mise en place d’une commission vérité, justice et réconciliation, création d’un ministère dédié à la cohésion sociale, à la paix et à la réconciliation, mise en place des équipes régionales et locales de réconciliation. Toujours au représentant du gouverneur de rappeler l’organisation des rencontres intercommunautaires des cercles de San et Macina. Pour plus de 1000 participants pendant le premier trimestre de l’année 2019. Aussi, il salue le rôletrès important que joue l’AMDH dans la mise en œuvre des recommandations de ces rencontres et surtout l’organisation du présent atelier intervenant quelques jours seulement après l’adoption de la loi d’entente nationale par l’assemblée nationale. Que dire du renforcement de l’Etat en instruments juridiques et judiciaires pour lutter efficacement contre l’impunité. Bref, pour atteindre l’objectif final, le représentant du gouverneur justifie sa conviction par le fait que nous devons consentir davantage des sacrifices et outre passer nos egos, nos intérêts personnels. C’est donc sur une note d’espoir que le conseiller administratif et juridique du gouverneur de la région de Ségou déclare ouvert le « Dialogue Multi-acteurs en faveur de la résolution des conflits dans les cercles de Macina et Niono ».
Abdoulaye Yérélé
Source: Ségou Tuyè