Approuvé par le Conseil des administrateurs de la Banque mondiale, cette deuxième phase du projet (PRAPS) de l’IDA servira pour les investissements destinés à renforcer les systèmes de santé animale, améliorer l’accès aux ressources naturelles et leur gouvernance (y compris à travers la création de nouvelles zones de pâture et de points d’eau), favoriser des déplacements pacifiques locaux et transnationaux le long des axes de transhumance et accroître les revenus dans l’espace Sahel.
Selon les responsables de la banque Mondiale, ce financement confortera également les capacités de gouvernance du secteur dans les institutions nationales et régionales chez les principales parties prenantes.
Tout en espérant que ce moteur de la croissance économique va faire vivre plus de 20 millions de personnes au Sahel, la plus grande institution financière au monde déplore, par ailleurs, les restrictions imposées par la pandémie de COVID-19 sur les activités pastorales en général.
Selon la directrice des opérations de la Banque mondiale pour le Burkina Faso, le Mali, le Niger et le Tchad, Soukeyna Kane, le nombre des bénéficiaires directs du projet PRAPS-2, devrait s’élever à 13 millions de personnes environ, y compris des jeunes, dont au moins 30 % de femmes.
« L’inclusion socioéconomique des femmes et des jeunes dans tous les programmes de développement destinés à la région du Sahel est cruciale. Le projet PRAPS-2 va y contribuer en renforçant les interventions destinées aux femmes et aux jeunes vulnérables dans les ménages vivant du pastoralisme, en améliorant leur accès à des formations, y compris pour assurer leur alphabétisation fonctionnelle, numérique et financière et renforcer leurs compétences commerciales. Il financera des activités rémunératrices pour soutenir les initiatives de travail indépendant et améliorer l’accès aux registres sociaux et d’état civil, répondant ainsi à une demande forte des organisations pastorales de la région du Sahel », a-t-elle indiqué.
Pour le directeur régional pour le développement durable en Afrique à la Banque mondiale, Simeon Ehui, les systèmes d’élevage pastoral font partie, parmi d’autres leviers, des solutions cruciales pour remédier à l’insécurité alimentaire et à la malnutrition qui continuent, selon lui, de sévir au Sahel. « Les interventions qui s’attachent à développer les aliments d’origine animale et à améliorer les revenus, surtout pour les plus vulnérables, peuvent fortement contribuer à améliorer la sécurité alimentaire et les résultats nutritionnels » a-t-il indiqué.
En plus de ça, la banque mondiale est convaincue que le bétail reste l’un des principaux produits d’exportation pour les pays sahéliens enclavés ainsi que l’un des biens les plus échangés avec les pays côtiers. Aux dires de la directrice de l’intégration régionale en Afrique subsaharienne, au Moyen-Orient et en Afrique du Nord à la Banque mondiale, M. Deborah Wetzel, « le pastoralisme offre beaucoup d’atouts pour développer le commerce intra régional de produits animaliers, avec de véritables perspectives d’intégration régionale. L’interdépendance entre, les pays du Sahel qui détiennent un avantage comparatif dans l’offre de bétail et de produits d’élevage issus du pastoralisme, et les pays du littoral qui fournissent du fourrage pendant certaines périodes de l’année et constituent des débouchés commerciaux importants, resserre les liens entre les habitants, les sociétés et les économies. »
A noter que ce le projet PRAPS-2 de L’Association internationale de développement (IDA, financé à hauteur de 375 millions de dollars, travaillera en concertation avec les institutions régionales pour contribuer à l’intégration des politiques, l’harmonisation des réglementations et le renforcement de la coordination entre pays afin de permettre au pastoralisme de contribuer pleinement à la réduction de la pauvreté dans les pays du Sahel.
Issa Djiguiba
Source: Journal le Pays- Mali