Selon nos sources, une importante délégation malienne conduite par le ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, Mohamed Ag Erlaf, se rendra en Chine à partir de ce samedi 24 novembre. Cette visite à « l’Empire Milieu » censée durer jusqu’au 1er décembre prochain, comprendra également la participation des représentants de mouvements signataires de l’accord issu du processus d’Alger.
Ce déplacement en Chine vise à s’inspirer des progrès réalisés par ce pays dans le domaine des Zones de Développement de ces régions. Rappelons que plusieurs dispositions de l’accord entrant dans le cadre du développement socio-économique et culturel prévoient la mise en place de Zone de Développement des Régions du Nord.
Les mouvements signataires seront représentés par des personnalités au niveau de la CMA, de la Plateforme, de la CME et de la CMFPRII. Pour les ex-rebelles, leurs représentants seront notamment Ilad Ag Mohamed et Ali Ag Mohamed Elmaouloud (MNLA) Radwan Ag Barhi et Ibrahim Ag Enoueg (HCUA) Sidi Brahim Ould Sidati et Mohamed Ould Mahmoud dit Madou (MAA). Bien évidemment en sa qualité de seul secrétaire général de mouvement, Sidi Brahim Ould Sidati sera le chef de la délégation de la CMA. Pour la Plateforme, des représentants sont annoncés, mais nous n’avons pas pu obtenir de noms malgré nos multiples tentatives. Pour la CME, la délégation sera conduite par Boubacar Siddigh Ould Taleb (MPSA) qui assure la présidence tournante de ce regroupement qui se bat pour le respect de l’inclusivité dans la mise en œuvre de l’accord.
Rappelons que dans l’accord, il y a au moins 6 articles qui évoquent la création de zones de développement des Régions du Nord. Il s’agit des articles 33, 34, 35 et 36. Selon l’esprit de l’accord l’objectif de la création de ces zones est de hisser les régions du Nord au même niveau que le reste du pays en termes d’indicateurs de développement, et ce dans un délai n’excédant pas une période de 10 à 15 ans. Cela, à travers une Stratégie spécifique de développement élaborée conjointement par les Parties avec l’appui des partenaires internationaux et financée notamment par un Fonds pour le développement durable.
Précisons que la Chine est un modèle en matière de mise en œuvre de ces zones de développement. Bien que cet économique outil n’ait pas été inventé dans ce pays, c’est quand même la Chine qui lui a donné ses lettres de noblesse. En ce sens que l’environnement économique libéral au sein de ces zones a permis aux entreprises étrangères d’opérer plus confortablement au sein de l’environnement économique chinois. Protégées de la bureaucratie et de la paperasserie qui caractérisent souvent le reste du pays, les entreprises étrangères profitent également de politiques préférentielles, de la mise à disposition de meilleures ressources et d’un emplacement de choix au sein de centres régionaux pour la créativité et l’innovation.
Ainsi, la visite qu’effectue cette délégation malienne en Chine entre tout simplement dans le cadre de l’application de l’accord issu du processus d’Alger. Elle intervient quelques jours après les concertations régionales autour du projet de réorganisation territoriale qui n’a pas fait l’unanimité.
KIBARU