Face aux nombreuses sorties des proches du maire de la commune VI, Alou Coulibaly, afin de démentir les faits à lui reprochés et qui ont entrainé sa suspension de la tête du conseil communal pour trois mois, deux conseillers de la mairie de la commune VI, le 4ème adjoint Adama Doumbia président du parti Union pour un mouvement populaire de changement (Umpc) et Baba Sanou, conseiller municipal élu sur liste Rpm ont échangé le mercredi de la semaine dernière avec les hommes de média pour donner leur part de vérité. A les croire, les raisons avancées par le ministre des Collectivités pour justifier cette suspension ne sont qu’une partie visible de l’immensité des dégâts causés par le maire Urd durant séjour à la mairie.
Pour le 4ème adjoint Adama Doumbia, c’est la première fois qu’il se prononce publiquement à propos de cette suspension qui, selon lui, se justifie amplement. Il dit surtout être indigné par le fait que le maire a tenté de faire établir frauduleusement un visa pour une dame en la faisant passer pour une conseillère municipale. “Cet acte qualifié en droit de faux et usage de faux porte atteinte à l’honneur. Le ministre des Collectivités pouvait nous accuser de complicité, mais le gouvernement s’est rendu compte qu’il est le seul auteur de cet acte. Cependant, je suis vraiment surpris d’entendre certaines personnes, sur les radios, dire que c’était une erreur d’écriture. Je dis non, parce que la dame est partie à l’ambassade avec ce titre de conseillère et a même eu un badge à cet effet” a soutenu le 4ème adjoint. Pour lui, tous ceux qui défendent Alou Coulibaly dans cette affaire n’aiment ni la commune VI ni le Mali. ” Pour rien au monde, ils ne vont pas trahir leur pays au profit d’un individu (Alou Coulibaly) qui a sali la réputation du Conseil “ a-t-il ajouté.
S’agissant des exemptions sur les permis d’occuper, le quatrième adjoint d’expliquer que seul le conseil communal peut prendre cette décision et non le maire. Enfonçant le clou, le conseiller Rpm, Baba Sanou, d’ajouter : “Personne ne peut dire le nombre exact d’exemptions accordées par Alou Coulibaly, le Ministre a avancé le nombre de 234 permis, mais au fil des jours nous nous sommes rendu compte que de janvier à décembre 2017, ce sont plus de 3 000 exemptions qu’il a accordées pour plus de 600 000 000 Fcfa. Et le chiffre peut être plus grand que tout cela. C’est pourquoi nous demandons l’envoi d’une inspection sérieuse à la mairie pour constater les dégâts”.
Cependant, pour les conférenciers, le maire Urd n’exemptait pas en réalité les bénéficiaires de ces parcelles du paiement de ces taxes, mais prenait de l’argent avec eux et cet argent ne tombait jamais dans les caisses de la mairie. “A la place de ces taxes dans nos caisses, nous trouvons des documents d’exemption et l’argent qu’il percevait de ces permis partait directement dans sa poche. Paradoxalement, nous devons plusieurs millions de Fcfa à des fournisseurs, nos agents n’ont même pas de carburant pour les courses de la mairie” a ajouté le conseiller Rpm, Baba Sanou. Pour le 4è adjoint, Alou devait plutôt faire son mea culpa et demander la clémence de l’Administration au lieu de se comporter en éternelle victime. “Ces partisans vont jusqu’à dire que c’est à cause du fait qu’il a accordé un stade à Sinko qu’il a été suspendu. Je dis non. Moi j’ai été maire de la commune VI et on m’a suspendu, puis demis de mes fonctions pour avoir construit avec l’accord du conseil communal une école pour les sourds muets, sans que l’endroit me soit affecté par l’Etat. Moi je n’ai pas bronché et pourtant Alou Coulibaly a fait pire que moi” a soutenu Baba Sanou. Il a aussi confirmé les propos du ministre des Collectivités selon lesquels, durant son séjour à la tête de la mairie, Alou Coulibaly a procédé solitairement à des recrutements et fait des expropriations forcées. “Mais à chaque fois qu’il est interpellé sur ces cas de mauvaises gestion, il affirme qu’il ne craint rien” a regretté Baba Sanou. Kassoum THERA
Source: Aujourd`hui mali