En vue de restaurer un climat social apaisé, le Premier ministre Soumeylou Boubèye Maïga a rendu une visite de courtoisie, le mardi 13 février, au siège de la Centrale démocratique des travailleurs du Mali (Cdtm). Pour la circonstance, il était accompagné du ministre de l’Emploi et de la Formation professionnelle, Maouloud Ben Kattra.
Dans ses mots de bienvenue, la secrétaire générale de la Cdtm, Mme Sidibé Dédeou Ousmane, a déclaré être honorée par cette visite. Selon elle, c’est une première qu’un Premier ministre se rend dans les locaux de son organisation pour une visite de courtoisie. “Nous avons été reçus de par plusieurs Premiers ministres à la Primature, mais c’est la première fois que nous recevons la visite d’un chef du gouvernement dans nos murs”, a-t-elle précisé.
Toutefois, elle a dénoncé la partialité de l’État dans le traitement des différentes organisations syndicales. À la croire, la Cdtm n’est présente dans aucune institution ni dans aucun conseil d’administration, contrairement aux autres centrales syndicales. Et d’inviter le Premier ministre à faire que l’égalité de traitement entre les organisations syndicales soit désormais de mise pour le respect des principes du pluralisme syndical et des engagements internationaux auxquels notre pays a souscrit.
Elle a également déploré le manque de suivi des engagements pris par l’État lors des négociations. Selon elle, l’une des difficultés des syndicats, c’est le non-respect des engagements pris par le gouvernement. Cela, dit-elle, contribue à dégrader considérablement le dialogue social nécessaire pour la restauration d’un climat social apaisé. Et de rassurer le visiteur du jour de la disponibilité de son organisation à préserver le dialogue social pour le bien-être des travailleurs maliens.
“Nous ne pouvons pas avoir un pays de rechange” Boubèye dixit
À sa suite, le Premier ministre Soumeylou Boubèye Maïga dira que cette visite est un devoir pour le gouvernement de rencontrer toutes les organisations syndicales qui sont des partenaires sociaux de l’État. Cela, conformément à la volonté du président IBK. Selon lui, cette visite vise à jeter les bases d’un climat social apaisé entre l’État malien et ses partenaires. “Nous sommes venus pour être à l’écoute de nos partenaires. Nous voulons créer un cadre d’écoute et de propositions des syndicats par rapport aux préoccupations du milieu des travailleurs. Cela nous permet de poser le diagnostic des différentes revendications afin de proposer des solutions idoines. Nous avons été syndicalistes par le passé. Donc, le fait d’être dans le gouvernement ne nous fait pas perdre nos engagements pour mieux gérer le pluralisme syndical. Chaque syndicat doit apporter sa contribution à l’apaisement du climat social. Le gouvernement est le partenaire de tous les syndicats”, a-t-il précisé.
Il affirme être conscient des défis liés au syndicalisme, notamment l’octroi d’un plan de carrière aux travailleurs, la nécessaire amélioration des conditions de vie des travailleurs et le suivi régulier des engagements pris par l’État. Cependant, il a invité les syndicats à s’inscrire dans une approche de préservation de l’État malien. “Nous devons proposer des pistes de solutions aux préoccupations des uns et des autres dans le cadre strict de la préservation de notre pays. Le Mali est notre seul bien commun. Donc, comprenez que nous ne pouvons pas avoir un pays de rechange. Nous avons des ressources intellectuelles nécessaires pour circonscrire toutes les difficultés car elles ne sont pas au-dessus de nos moyens”, a-t-il renchéri.
En réponse à la préoccupation du manque de suivi évoqué par son hôte, le chef du gouvernement a rassuré que désormais un suivi régulier et permanent sera fait de tous les engagements pris par le gouvernement. Par rapport à la question de l’équité entre les différentes organisations syndicales, il a promis que la question fera l’objet d’un examen plus approfondi afin qu’elle soit tranchée définitivement.
Boubacar PAÏTAO
Source: Aujourd`hui mali