Suivez-nous sur Facebook pour ne rien rater de l'actualité malienne

Deuil au Liban après un attentat de l’EI dans un fief du Hezbollah

Le Liban observait vendredi une journée de deuil au lendemain d’un attentat du groupe Etat islamique (EI) dans un fief du Hezbollah qui a fait 44 morts, l’une des attaques les plus meurtrières depuis la fin de la guerre civile.

police soldat militaire arme libanais attantat

Les hôpitaux ont commencé à remettre aux familles les corps des victimes et des centaines de personnes ont pris part aux funérailles, alors que les écoles, universités et administrations publiques avaient fermé leurs portes.

Le mouvement chiite Hezbollah combat, au côté du régime de Bachar al-Assad, les rebelles et les jihadistes dont le groupe extrémiste sunnite EI en Syrie voisine, déchirée depuis plus de quatre ans par un conflit dévastateur qui a fait plus de 250.000 morts.

Vendredi, les drapeaux jaunes du Hezbollah et ceux verts du mouvement chiite Amal étaient accrochés sur le lieu de l’attentat tandis que des bulldozers nettoyaient la rue jonchée de gravas et de bris de verre.

Selon un nouveau bilan encore provisoire de la Croix-Rouge libanaise, l’attaque a fait 44 morts et 239 blessés dans une rue commerçante bondée du quartier de Bourj al-Barajné, dans la banlieue sud de Beyrouth, un fief du puissant mouvement armé.

Plusieurs des blessés sont dans un état critique, selon elle.

– Le ‘héros’ Adel –

L’une des victimes fait figure de héros. Selon la presse et ses proches, Adel Tarmous a payé de sa vie le fait d’avoir empêché un kamikaze de pénétrer dans une Husseiniyé, lieu de culte chiite.

Hussein Soukeini, 35 ans, était le voisin d’Adel Tarmous. “Après la première explosion où j’ai été blessé, j’ai vu Adel courir derrière un homme qui se dirigeait vers la Husseiniyé et le pousser de force sur le côté”, raconte-t-il à l’AFP. “La deuxième explosion a eu lieu quelques secondes plus tard”.

A Taloussa, son village d’origine au sud Liban à quelques kilomètres seulement de la frontière avec Israël, la dépouille de M. Tarmous a été enveloppée avec le drapeau du Hezbollah.

Son geste a été qualifié d”acte héroïque” par le maire du village et son portrait a été érigé aux côtés de celui de son cousin, “martyr” du Hezbollah en Syrie.

Selon l’agence nationale d’information (ANI), d’autres funérailles ont eu lieu dans le sud du pays, la banlieue sud et la plaine de la Békaa (est).

– ‘Position inconfortable’ –

Mais l’EI, tout en parlant de deux attaques, a fait état d’un seul kamikaze dans un communiqué. “Des soldats du califat ont réussi à faire exploser une motocyclette piégée contre un rassemblement de ‘rafida'”, terme péjoratif désignant les chiites, puis “un de nos combattants a fait détoner sa ceinture explosive au milieu du groupe”.

Le procureur qui mène l’enquête a également affirmé qu’il y a eu deux explosions, une charge de 7 kg sur une mobylette et une ceinture avec 2 kg d’explosifs. Il ne fait pas mention d’un troisième kamikaze, comme annoncé auparavant.

Pour Charlie Winter, un expert de l’EI, “cette opération marquée par le sceau confessionnel correspond tant au niveau opérationnel que stratégique à la manière d’agir de ce groupe”.

Cet attentat intervient aussi au moment où l’EI subit des revers tant en Syrie qu’en Irak. “Je pense qu’il existe une corrélation entre ce déchainement de violence et le fait que le groupe se trouve dans une position inconfortable”, a-t-il ajouté.

– ‘Actes horribles’ –

L’EI avait pour la première fois revendiqué en janvier 2014 un attentat contre un fief du Hezbollah qui avait fait quatre morts mais l’attaque de jeudi est la plus sanglante contre un fief du mouvement chiite depuis son implication début 2013 dans le conflit syrien.

En décrivant les explosions, un témoin a dit penser que “c’était la fin du monde”.

A l’étranger, le président français François Hollande a exprimé son “effroi” et son “indignation”, dénonçant un “acte abject”. Washington a dénoncé des “actes terroristes horribles”.

Et le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon a parlé “d’acte méprisable” appelant les Libanais à “continuer de travailler à préserver la sécurité et la stabilité” du pays.

Entre juillet 2013 et février 2014, neuf attaques ont été menées contre les fiefs du Hezbollah ou des régions fidèles à ce mouvement, la plupart revendiquées par des groupes extrémistes sunnites.

Ceux-ci avaient parlé d’une “vengeance” à la décision du Hezbollah d’envoyer des milliers de ses hommes combattre en Syrie au côté du régime Assad contre les rebelles et les jihadistes, en grande majorité des sunnites.

Il y a moins d’un mois, le chef du Hezbollah Hassan Nasrallah avait de nouveau défendu son combat en Syrie, en parlant d’une bataille “essentielle”.

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *

Suivez-nous sur Facebook pour ne rien rater de l'actualité malienne
Ecoutez les radios du Mali sur vos mobiles et tablettes
ORTM en direct Finance