Depuis quelque temps, le billeteur du Centre d’animation pédagogique de Torokorobougou, Aminata Diarra en complicité avec certains syndicalistes et les autorités administratives sont à couteau tiré. En effet, de sources proches du dossier, il a été constaté que pendant de nombreuses années, le billeteur pris la vilaine habitude d’insérer des salariés fictifs dans l’état de salaires du CAP qui est estimé à plusieurs dizaines de millions de francs CFA. Tout cela sous le regard complice des responsables du Syndicat national de l’éducation de base (SYNEB) de la commune V du district de Bamako.
Selon des sources crédibles, cette malversation a été constatée après la nomination de l’actuelle perceptrice de la Commune V. Cette dernière, lors du paiement des salaires, a remarqué que le CAP de Torokorobougou avait le plus grand nombre de fonctionnaires qui étaient payés sur billetage. Et de poursuivre que ce système a été mis en place depuis près d’une dizaine d’années. Après ce constat, pour permettre de voir clair dans cette histoire, elle a exigé que tous les salariés dans cette situation se rendent à la perception avec les pièces d’identité afin de récupérer leur salaire. « Pour dissuader la perceptrice à renoncer à son projet de vérifier l’identité des salariés payés sur billetage, le syndicat a brandi la menace d’aller en grève », précisent nos sources.
Décider d’aller jusqu’au bout, elle a saisi la mairie de la commune, le service employeur des fonctionnaires des collectivités. La mairie a, à son tour, informé le gouvernorat du district de Bamako des soupçons de malversation entretenue par le billeteur du CAP de Torokorobougou et les responsables SYNEB de la commune V. Et d’ajouter que, le chef de l’exécutif régional du district a convoqué tous les acteurs de l’école autour de la question. À l’issue de la rencontre, il a été constaté qu’effectivement le CAP de Torokorobougou avait le nombre le plus grand de salariés sur billetage, contrairement aux dispositions statutaires qui exigent que tous les salaires supérieurs à 50 000 FCFA soient payés par virement bancaire.
C’est ainsi qu’un délai de trois mois a été accordé aux fonctionnaires d’ouvrir un compte bancaire. Selon nos sources, malgré cette consigne, le billeteur et ses complices ne sont pas prêts à abandonner leur projet d’enrichissement illicite. Car, précise notre source, ils ont eu l’ingénieuse idée de confectionner de fausses pièces d’identité au nom des fonctionnaires fictifs afin d’ouvrir des comptes bancaires. Toutes ces tractations, dans le seul but de mettre les salaires de ceux-ci sur virement bancaire afin de continuer à soustraire frauduleusement les maigres ressources de l’État.
Il convient de noter qu’au mois de février ce montant était estimé à plus de six millions de francs CFA par mois. Les services de contrôle de l’État sont plus que jamais interpellés à se saisir du dossier pour des investigations plus poussées afin de démanteler ce réseau. Affaire à suivre !
Mama PAGA
Source : Le Pays