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Destruction des mausolées de Tombouctou : DES CRIMES DE GUERRE, SELON L’ACCUSATION

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Ahmad Al Faqi Al Mahdi est le premier prévenu comparaissant devant la CPI en rapport avec la crise malienne

« Nous devons agir face à la destruction et la mutilation de notre héritage commun. Ces destructions ont constitué une attaque contre une population entière et contre son identité culturelle. La conscience collective de l’Humanité a été choquée par la destruction de ces sites. Un tel crime ne peut rester impuni » : la procureure  de la Cour pénale internationale, Fatou Bensouda, y est allée franco à l’ouverture mardi de l’audience dite de confirmation des charges contre Ahmad Al Faqi Al Mahdi dit Abdou Tourab accusé d’avoir contribué à la destruction de 9 mausolées et d’une partie de la mosquée Sidi Yahyia de Tombouctou pendant l’occupation du nord de notre pays. Ces mausolées étaient classés au patrimoine culturel de l’UNESCO.

La comparution de mardi n’était qu’une audience de confirmation des charges qui sert à déterminer si les preuves du procureur sont suffisantes pour mener à un procès. Mais elle est très symbolique. En effet, Ahmad Al Faqi Al Mahdi est à la fois le premier djihadiste jamais écroué à La Haye et le premier prévenu poursuivi par la Cour pour la destruction d’édifices. C’est aussi la première fois que la CPI se saisit d’un dossier en rapport avec la crise malienne.

Épaisse chevelure frisée, barbe et lunettes rectangulaires, le suspect, pour qui les procédures étaient traduites en arabe, a écouté la procureure de manière attentive, levant parfois un sourcil face à ses déclarations. Son avocat le présente comme un homme « intelligent et raisonnable, un intellectuel instruit soucieux du bien collectif ».

Ahmad Al Faqi Al Mahdi, également connu sous le nom de guerre d’Abou Tourab, est né en 1975 à Agoune, à 100 km à l’ouest de Tombouctou. Il est membre du groupe islamique radical Ansar Dine commandé par Iyad Aghali. En tant que chef de la « police islamique » à Tombouctou, il était l’un des quatre commandants d’Ansar Dine, responsables de l’imposition par la force du pouvoir des groupes armés terroristes dans la « Cité mystérieuse ». De plus, jusqu’en septembre 2012, il avait sous son contrôle, en tant que chef de la « police », l’Al Hesbah (la « Brigade des mœurs ») et participait aussi au travail du « tribunal islamique » de Tombouctou et à l’application de ses décisions.

Comment Al Faqi Al Mahdi s’est-il retrouvé devant la CPI ? Notre pays a ratifié le Statut de la Cour pénale internationale le 16 août 2000. Le gouvernement a déféré la situation du pays à la CPI le 13 juillet 2012. Après un examen préliminaire de la situation, le Bureau du procureur de la Cour a décidé, le 16 janvier 2013, d’ouvrir une enquête sur les crimes présumés commis sur le territoire  national depuis janvier 2012. Le 13 février de la même année, le gouvernement et la CPI ont signé un accord de coopération conformément à la Section IX du Statut de Rome. Le 18 septembre 2015, la CPI a délivré un mandat d’arrêt contre Al Faqi Al Mahdi. Le 26 septembre 2015, les autorités du Niger, où se trouvait Al Faqi Al Mahdi, l’ont transféré à la CPI. Le 30 septembre 2015, Ahmad Al Faqi Al Mahdi a comparu devant le juge unique de la Chambre préliminaire I de la CPI.
Abou Tourab aurait-il commis d’autres crimes ? La Fédération internationale des droits de l’homme (FIDH), avec l’Association malienne des droits de l’homme (AMDH),  sa branche malienne, a mené des missions d’enquête dans le nord du  pays pendant lesquelles ont été collectés de nombreux témoignages de victimes des groupes armés terroristes. Le 6 mars 2015, la FIDH, l’AMDH et cinq autres organisations de défense des droits humains au Mali ont déposé devant la Haute Cour de la Commune 3 de Bamako une plainte au nom de 33 victimes de crimes commis à Tombouctou. La plainte vise Al Faqi Al Mahdi ainsi que 14 autres personnes pour leur responsabilité présumée dans la commission de crimes de guerre et crimes contre l’humanité, y compris des crimes de violence sexuelle. Elle suit une première plainte déposée en novembre 2014 au nom de 80 victimes de viols et de violences sexuelles perpétrés lors de l’occupation du Nord.

Les 33 victimes de la plainte de mars 2015 avaient dénoncé les exactions auxquelles s’était livrée la police islamique, notamment le « Centre d’application du convenable et de l’interdiction du blâmable », une « brigade des mœurs » dirigée aux premiers temps de l’occupation de Tombouctou par Abou Tourab, et incluant des actes de torture, détention arbitraire, viol, mariage forcé, esclavage forcé et d’autres formes de violence sexuelle. Dans ce contexte, la FIDH a encouragé le Bureau du procureur de la CPI à également examiner les allégations crédibles impliquant Al Faqi Al Mahdi dans la perpétration de crimes internationaux commis à l’encontre de la population civile, y compris les crimes de viol, d’esclavage sexuel et de mariage forcé.

Synthèse de

A. DIARRA

 

Source : Essor

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