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Destruction des armes des djihadistes : L’affaiblissement de l’armée malienne en marche

La France est-elle un allié ou un adversaire du Mali ?

La question vaut ce qu’elle vaut. On sait par expérience que dans tous les pays du monde, les armes saisies sur l’ennemi constituent l’essentiel du butin de guerre. A défaut d’être utilisé, les vainqueurs ont le droit de les garder, ne serait-ce que pour laisser un témoignage à la postérité. Mais, contrairement à cette convention mondialement admise, les militaires de l’opération ‘’serval’’ ont comme consigne de la hiérarchie militaire française : la destruction systématique de toutes les armes saisies sur les combattants sur le front. Selon des sources militaires maliennes, toutes les armes saisies et présentées à la télévision nationale ont été détruites aussitôt après. Celles qui n’ont pas été détruites ont été soigneusement emballées en destination de la France. L’armée malienne n’a que des yeux pour les voir et non des mains pour les  garder.

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Qu’est-ce explique cette attitude de la France ? Difficile de répondre à la question. On sait qu’à même que lors de l’invasion libyenne par les troupes rebelles, appuyées par les forces occidentales contre Mouammar Kadhafi, l’armée française a largué beaucoup d’armes parfois très sophistiquées aux combattants rebelles. La plupart des matériels utilisés par le MNLA et ses complices djihadistes relèvent de cette dotation. Au commencement, c’était le MNLA. Ils ont pactisé avec les occidentaux contre Kadhafi moyennant une hypothétique indépendance sur une partie du territoire malien. Les armes fournies en Libye devraient servir à ce combat d’indépendance. Mais, ils échouèrent lamentablement à tenir les positions récupérées à l’armée malienne. Alors qu’ils avaient réussi à faire le plus difficile. En trois mois de combat et profitant du relâchement de la chaîne de commandement suite au coup d’état du 22 mars 2012 à Bamako, l’armée malienne a été mise en déroute. Elle fut obligée de céder ses postions face à la puissance de feu de l’ennemi, qui étaient appuyés par les djihadistes d’Ançar Dine d’Iyad Ag Aghali, d’AQMI, du MUJUAO et de BOKO HARAM du Nigéria. Mais, l’appétit venant en mangeant, les Djihadistes à leur tour vont chasser le MNLA au prix d’une rude bataille à Gao, qui a coûté la vie à plusieurs hauts cadres militaires et politiques du MNLA. Bilal Ag Cherif doit sa vie sauve à Blaise Compaoré. Celui-ci dépêcha dans le feu de l’action un hélicoptère le récupérer dans les faubourgs de Gao, alors qu’il était grièvement blessé pour le soigner à Ouaga. Cette attitude du voisin burkinabé est restée à travers la gorge des Maliens, qui ne pardonnent jamais ce geste, considéré par les Maliens comme une trahison d’un chef d’Etat frère.

Ils ont ainsi été chassés de toutes leurs positions comme des malpropres. Devant la puissance de feu de l’ennemi, les combattants du MNLA ont été contraints à renoncer aux armes et munitions, qu’ils avaient emportées de la Libye. Ces armes, très sophistiquées qui  tombent entre les mains des djihadistes constituent certes, de grave menace pour la paix et la stabilité dans nos pays et plus loin pour le Maghreb et l’Europe. Mais, la meilleure stratégie pour contenir l’extrémisme et toute tentative de création de foyer de diffusion de ce courant de pensée est de renforcer la capacité de nuisance des armées malienne et nigérienne, qui vont compléter le grand voisin (l’Algérie). De ce point de vue, les armes saisies au Mali devraient entrées dans le patrimoine de l’Armée malienne et non détruites. D’ailleurs, les conventions de guerre donnent droit à notre pays de s’approprier des butins de guerre, saisies sur l’ennemi sur notre territoire national. Les terroristes ont été défaits au Mali et c’est au Mali que revient le droit de disposer des butins de guerre, saisis sur ces hors la loi et non la France.

Le hic est qu’au même moment, la France renforce sa présence Militaire au Mali. Selon des sources militaires, il ne se passe un jour sans que des conteneurs remplis de nouveaux équipements  débarquent à Bamako, destination Gao ou Tessalit. Et, les usagers de l’aéroport international de Bamako peuvent constater l’agrandissement quotidien de la base française, érigée entre les Bureaux de la représentation nationale de l’ASECNA et la piste. L’espace initialement occupé par Serval se déploie tous les jours. Cela, avant même qu’un Accord de coopération militaire en bonne et due forme ne soit paraphé. C’est dire que chaque jour que Dieu fait une partie de notre souveraineté nous échappe. Il urge que les citoyens se mobilisent pour aider le Pouvoir à se défendre contre cette tentative d’envahissement de notre pays. Sinon quelque soit la bonne volonté du président IBK, seul il ne peut résister à la pression française.

Négociations avec les groupes rebelles : Non à deux poids-deux mesures

Un proverbe bambara dit, si la langue traine entre les doigts, c’est qu’il y a de l’huile ou du sel. Si la France n’a pas un intérêt particulier dans les différends qui opposent les frères et sœurs maliens, elle n’allait pas pousser les autorités maliennes à d’hypothétiques négociations avec un groupuscule de décervelés et d’opportunistes de tout acabit. Mais le hic, est que la France au sein de l’Union européenne et les Etats-Unis ne peuvent opposer un niet catégorique à la demande russe d’ériger un Etat fédéral en Ukraine et exiger du Mali la cession d’une autonomie au MNLA sur la région de Kidal. N’est-ce pas là ce  qu’on appelle « deux poids, deux mesures ». Paradoxalement, les arguments utilisés par les Maliens pour récuser cette demande sont  les mêmes que ceux que les Européens utilisent pour dénoncer  la Russie. Il s’agit du risque d’explosion que représente cette option.

Autant dire qu’IBK a raison de demander à la Communauté internationale de dire clairement aux Maliens ce qu’elle veut nous imposer. Rappelons que le concept « Communauté internationale » est un terme générique, le gros machin, qui n’a ni visage ni corps, mais qui provoque des ravages à travers le monde. Il est tant que les Africains ouvrent les yeux et comprennent que leur salut est dans l’union sacrée autour de nos valeurs sociétales de règlement de nos conflits et la réinvention de notre propre modèle de développement. Sinon l’extrapolation des paradigmes importés ne nous mène nulle part.

 

Mohamed A. Diakité

SourceTjikan

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