Interrogée lundi dernier par les journalistes du Washington Post, Nancy Pelosi, chef des démocrates au Congrès américain, s’est déclarée contre l’idée d’une possible destitution du président Donald Trump. Selon elle, les répercussions d’une telle décision pourraient être très graves, divisant le pays plus qu’il ne peut l’être à l’heure actuelle.
Un avis tranché qui va de pair avec sa fonction. En effet, en tant que présidente de la chambre des représentants, ce serait à elle de confirmer ou non une procédure d’impeachment. Véritable rempart politique à l’exécutif, Pelosi souhaite toutefois faire passer l’intérêt du pays avant celui de sa maison politique. Ainsi, à moins qu’il n’y ait des faits graves et corroborés, pouvant mener à une destitution soutenue par démocrates et républicains, elle ne s’y osera pas. Offensive, celle-ci ira même jusqu’à avouera que Donald Trump ne méritait pas que le pays se déchire pour lui.
Nancy Pelosi, pas forcément pour une destitution
Toutefois, cela ne veut pas dire que le président Donald Trump peut dormir sur ses deux oreilles. Depuis sa prise de fonctions, Nancy Pelosi et le clan démocrate ont lancé diverses enquête parlementaires, qui pourraient servir de base à une procédure de destitution, en fonction des résultats évoqués. À cela, s’ajoutent les conclusions du très attendu rapport du procureur spécial Robert Mueller. Le magistrat enquête depuis près de deux ans maintenant sur de possibles faits de collusions entre la Russie et l’équipe Trump lors de la campagne 2016.
Si le rapport se révèle être accablant pour le président Trump, alors l’idée d’une procédure de destitution fera son chemin. « La route est encore longue vers l’impeachment », rappelle toutefois Jerry Nadler, le président démocrate de la commission judiciaire en charge d’une vaste enquête sur les agissements présidentiels. Un pari qui peut s’avérer risquer pour les démocrates, dont certains experts, estiment qu’une destitution leur sera en fait défavorable.
La jurisprudence Clinton incite à la retenue
Galvanisée, la base républicaine pourrait se réveiller et voter massivement lors des prochaines élections. Certains se rappellent ainsi de la période Bill Clinton, lorsqu’une procédure d’impeachment sera lancée à son encontre à la fin des années 1990. Acquitté par le Sénat, ce dernier restera donc président avant de voir la base démocrate voter massivement en faveur de son clan aux élections suivantes. Résultat, non seulement les républicains ont vu leur demande avorter, mais ont également perdu des sièges quelques mois après.