La Chambre d’accusation a aussi levé les mandats de dépôt et ordonné sans délai la remise en liberté des personnes injustement détenues depuis le 30 décembre 2020.
La Chambre d’accusation de la Cour d’Appel de Bamako a annulé, hier mardi 02 mars 2021, la procédure de l’affaire dite de déstabilisation des institutions de la Transition dans laquelle étaient poursuivis devant un juge d’instruction du Tribunal de Grande Instance de la commune III Dr Boubou Cissé, Sékou Traoré, Mohamed Youssouf Bathily dit Ras Bath, Vital Diop et autres. La Chambre d’accusation a aussi levé les mandats de dépôt et ordonné sans délai la remise en liberté des personnes injustement détenues depuis le 30 décembre 2020.
Une victoire du droit
Une victoire pour les personnes inculpées et leurs familles mais aussi pour ceux et celles qui se sont battus pour l’annulation pure et simple de la procédure. Si tous les avocats de la défense sont restés debout, le grand mérite revient au chef du pool d’avocats, le bâtonnier Kassoum Tapo, un homme d’influence et d’envergure internationale.
Ses prises de parole à différentes occasions et ses sorties médiatiques ont largement contribué à faire comprendre à l’opinion nationale et internationale que ce dossier est vide comme l’espace.
En d’autres circonstances, certains diront que le bâtonnier Kassoum Tapo a démonté les pièces de ce dossier. En se battant avec détermination et conviction pour permettre à ces jeunes cadres trainés dans la boue de recouvrer leur liberté et leur dignité, Me Tapo vient encore de réconforter les uns et les autres sur son combat contre l’injustice et l’arbitraire mais surtout son attachement farouche et indéfectible à l’état de droit.
Le bâtonnier Kassoum Tapo prouve ainsi que la défense des libertés et des droits de l’homme va au delà des considérations personnelles, voire des divergences d’opinion.
Du début de cette affaire jusqu’à la cette décision de la Chambre d’accusation, le Bâtonnier Kassoum Tapo a fait preuve de courage et d’engagement. Robert Badinter disait, un jour, ceci : « Le courage, pour un avocat, c’est l’essentiel, ce sans quoi le reste ne compte pas : talent, culture, connaissance du droit, tout est utile à l’avocat. Mais sans le courage, au moment décisif, il n’y a plus que des mots, des phrases, qui se suivent, qui brillent et qui meurent. Défendre, ce n’est pas tirer un feu d’artifice : la belle bleue, la belle rouge, et le bouquet qui monte, qui explose et retombe en mille fleurs. Puis le silence et la nuit reviennent et il ne reste rien. »
Source: L’Informateur