Bamako (AFP) – Une centaine de partisans de la rébellion touareg du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA), ont manifesté mardi dans leur fief de Kidal (nord-est du Mali) pour exiger la libération de combattants du MNLA détenus à Bamako, a appris l’AFP auprès de témoins.
« Nous marchons aujourd’hui pour demander que le Mali libère les combattants touareg du MNLA emprisonnés à Bamako. Les accords de Ouagadougou prévoient ces libérations », a déclaré à l’AFP, Moussa Ag Mohamed, un jeune habitant de Kidal.
L’accord de Ouagadougou signé le 18 juin entre le gouvernement malien de transition et la rébellion touareg a permis le cantonnement de combattants du MNLA dans la ville et le retour début juillet de soldats maliens à Kidal, occupée depuis février par les rebelles.
Il prévoit aussi des « mesures de confiance », dont la libération de personnes « détenues du fait du conflit ».
Les manifestants ont également réclamé le départ de la ville des hommes du colonel El Hadj Ag Gamou, officier touareg de l’armée malienne. Lui et les soldats de son unité sont considérés comme « des traîtres » par le MNLA.
Parmi les manifestants, certains criaient « Vive l’Azawad! » (nom donné par les Touareg au nord du Mali) , d’autres scandaient « El Hadj Gamou, dehors » ou bien « Libérez nos prisonniers politiques », selon des témoins interrogés au téléphone depuis Bamako.
Le drapeau de l’Azawad était également visible parmi les manifestants, selon une source africaine de la mission de l’ONU au Mali (Minusma), présente à Kidal aux côtés de l’armée malienne et de soldats français de l’opération Serval.
Cette manifestation intervient à cinq jours du second tour de la présidentielle au Mali prévu dimanche. En dépit des craintes, le premier tour s’était tenu le 28 juillet sans incidents à Kidal comme dans le reste du territoire malien.
Mais le taux de participation y a été très faible (12%) contre 51,5% sur le plan national.