Faut-il négocier avec les jihadistes maliens ? La proposition avait été émise à l’issue de la Conférence d’entente nationale du printemps 2017, avant d’être soigneusement enterrée par les autorités. «Il n’y aura aucune discussion avec les terroristes», avait alors tranché le président Ibrahim Boubacar Keïta. La France, engagée militairement au Sahel à travers l’opération Barkhane, y est ouvertement hostile. Deux ans et demi plus tard, ce sujet hautement sensible est revenu sur la table au cours d’un nouveau raout consultatif, le «Dialogue national inclusif». Dans la liste des «actions prioritaires», le rapport final du forum mentionne noir sur blanc : «Engager le dialogue avec Amadou Koufa et Iyad ag-Ghaly [les deux leaders jihadistes les plus influents, ndlr] pour ramener la paix au Mali en 2020.» Pourtant, le chef de l’Etat malien n’a pas daigné évoquer la question le 22 décembre, lors de la cérémonie de clôture.
En dépit de cette ligne officielle intransigeante, des canaux de négociations