De la camelote! C’est manifestement ce qu’ont découvert les techniciens du chemin de fer dépêchés sur place pour vérifier la conformité des 4 locomotives proposées par SATAREM avec le besoin réellement exprimé.
Pour que le train siffle de Bamako à Kayes, le gouvernement malien avait envisagé un budget de 9 milliards de FCFA sur lesquels 4,7 milliards étaient prévus pour l’achat de 4 locomotives. Ce projet avait rallumé l’espoir chez les cheminots d’autant plus que le département de l’Economie et des Finances et celui des Transports avait lancé une manifestation d’intérêt international. Une dizaine de dossiers avaient été enregistrés par la commission d’évaluation. Le seul dossier retenu a été celui de la société SATAREM America Inc, représentée au Mali par Basidy Dembélé dit Roi 12-12. Si les évènements du 18 août 2020 ont perturbé l’évolution de certains projets, une mission composée de techniciens-cheminots de retour de mission d’inspection desdites locomotives, atteste qu’elles ne correspondent pas aux normes souhaitées par les chemins de fer du Mali.
Questions : le contrat passé avec l’adjudicataire SATAREM sera-t-il annulé? Il importe de préciser qu’à l’issue des opérations de dépouillement des offres, SATAREM a été le moins disant en proposant 4,580 milliards contre 7,599 et 9,920 milliards pour certains. La situation créée est telle que les autorités de la Transition envisageraient de retourner à la case de départ en reprenant tout au début.
Selon certaines indiscrétions, même le ministre sortant du département des transports, Ibrahima Ly, avait semble-t-il ses réserves par rapport à l’attribution de ce marché à SATAREM, mais pas les coudées franches pour décider. Ce n’est donc pas demain la fin du calvaire des cheminots désespérément en attente de salaire et de travail depuis plus d’une année.
Le problème du train au Mali n’est pas les locomotives
Pour un ancien cheminot, la priorité des priorités de la relance du trafic ferroviaire au Mali passe forcément par la mise en place des rails de qualité. De Bamako à Kayes, la ligne est vétuste mais on en parle rarement. Pour lui, mieux vaut avoir un mauvais engin roulant sur un chemin de qualité que d’avoir un engin roulant sur un mauvais chemin. Avant l’acquisition des locomotives, l’Etat doit réparer les rails. Notre interlocuteur est convaincu que l’actuel ministre, originaire de Bafoulabé, ne dirait pas le contraire.
Drissa Togola
Source : Le Challenger