Au Mali, on dénombre plusieurs ordres, afin de réguler les différents secteurs d’activités. Au niveau de l’Ordre des médecins, un nettoyage s’impose au regard de l’existence de faux médecins qui mettent les vies des patients en danger. Ce nettoyage doit commencer dans le district de Bamako. Pour la simple raison que des faux médecins inondent le secteur avec des cabinets médicaux illégaux.
Ils sont nombreux ceux qui n’ont pas les diplômes requis et «charcutent» les patients. Malheureusement, face à de tels agissements, le Code pénal n’a prévu que de faibles sanctions. A titre d’exemple, il n’est prévu qu’un emprisonnement ferme d’un à deux ans et une amende de 500.000 F CFA à un million de F CFA. Combien de faux médecins y a-t-il au Mali? Selon le docteur Tall, on ne saurait le dire. Il y a des médecins formés sur place au Mali, tout comme il y en a, et beaucoup, qui sont formés à l’extérieur.
Dès qu’un médecin formé sur place se présente à l’Ordre, ce dernier vérifie au niveau des différentes écoles pour savoir si l’intéressé a soutenu sa thèse sur place au Mali ou pas, et à quelle période. Si l’intéressé vient d’ailleurs, l’Ordre malien est obligé de contacter celui du pays d’origine pour savoir si réellement le nom de la personne existe dans son livre et si elle a soutenu une thèse.
Des gens se présentent comme étant des médecins, alors que dans la réalité ils ne le sont pas. Sans oublier les cabinets médicaux qui ouvrent sans autorisation officielle. Combien de personnes se font passer pour des médecins dans notre pays ? Ils utilisent de faux diplômes. A l’opposé, tout semble bien réglementé au niveau de l’Ordre des pharmaciens. Est-ce parce que c’est un domaine où on parle d’argent ? En tout cas, tout est bien réglementé à ce niveau, selon certains experts.
Il y a une purge à faire sur la liste des médecins décédés ou admis à la retraite. Quid des établissements sanitaires privés de soins, abusivement appelés cliniques ? Selon un recensement de 2013, on en dénombrait 728 fonctionnels dont 103 établissements qui ne disposaient pas d’autorisation d’ouverture dans le District de Bamako. Il est à noter que dans la nomenclature des établissements sanitaires privés de soins, on fait le décompte suivant : les polycliniques, les centres médicaux, les cabinets médicaux, les cabinets dentaires, les cabinets de soins infirmiers, les cliniques d’accouchement, les Centres de santé et de promotion sociale privés, etc.
C’est donc l’ensemble de tous ces établissements qui constitue les 728. Il reste entendu que ce recensement qui date de 2013 a évolué et certains se sont mis en règle, mais d’autres non !
Les conditions pour exercer légalement
Pour exercer légalement dans le domaine des établissements sanitaires privés de soins, la personne demande une autorisation de création. Ceci donne droit simplement à une autorisation pour construire son bâtiment et de se doter d’équipements. Une fois la création faite, il reste à l’intéressé de demander une autorisation d’ouverture ou d’exploitation. C’est une fois ces deux conditions remplies que la personne est autorisée à exercer légalement. Tous ces arrêtés sont signés par le ministre de la Santé.
Paul N’GUESSAN
Source: Le Prétoire