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Depuis plus de vingt ans, la classe politique malienne demeure quasiment inchangée et la rupture est nécessaire

La classe politique malienne demeure quasiment inchangée, et   les voies  d’accès et de maintien dans le système politique se font généralement par l’héritage, le clientélisme, le militantisme et la compromission.  

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La classe politique, au Mali, et généralement en Afrique, demeure  quasiment inchangée. Ce sont toujours les mêmes qui se succèdent. Il y a d’abord les héritiers du système, des premiers acteurs sur la scène politique et qui se présentent comme les détenteurs légitimes du pouvoir. Ils se croient les propriétaires de l’État et n’arrivent plus à faire la distinction entre les biens publics et privés.

Ensuite,  il y a la pratique  du  clientélisme politique,  qui consiste à avoir un lien quelconque avec un des membres du groupe originel,  pour pouvoir profiter du système. Ceux qui ne pourront pas utiliser cette voie passent par le militantisme, qui  est fonction de la capacité de dissuasion du militant du parti présidentiel, du degré de zèle et de talent personnel. Certains ont, par exemple, soutenu, avec zèle,  arrogance et agressivité,  le projet de révision constitutionnelle du président malien.

Enfin, la  compromission est une autre  stratégie d’accès au système. Un moyen utilisé par des élites, des intellectuels,  des opposants et des syndicalistes.  L’accès au système se fait ainsi  au prix de compromissions et de trahison de toutes sortes,  fragilisant  les partis politiques et les revendications syndicales. Une  situation qui fragilise le  système politique qui est aujourd’hui très décrié. Ces compromissions ont décrédibilisé la classe politique  et la société civile.

Le Mali, à l’instar de plusieurs États africains, présente  les traits du patrimonialisme ou du  néo-patrimonialisme en termes de contrôle  des ressources de l’État  par le président de la République qui fait recours  aux techniques de l’allégeance et de la soumission. Par conséquent, la confusion s’opère forcément  entre le domaine public et le domaine privé, et l’État repose sur la non dissociation des rôles politiques et économiques.

La stratégie d’accumulation financière du chef de l’État devient évidente  pour avoir des dépendants. Et le pouvoir personnel s’inscrit dans cette stratégie . Le  chef de l’État  ressemble plutôt  à un  entrepreneur qu’à un leader.

Le Mali, tout comme certains États africains, maintient à l’interne des formes de domination néo- patrimoniale qui s’appuient sur le clientélisme politique,  la loyauté, le culte de la personnalité, l’allégeance ou la soumission. Le président de la République et ses proches gèrent les ressources publiques comme un héritage familial. Il y a une non dissociation des rôles politiques et économiques, une  confusion entre biens publics et biens privés et entre l’individu et sa fonction. Et face à cette situation déplorable, il faut nécessairement une rupture avec les anciennes pratiques et  réduire l’étendue des pouvoirs présidentiels.

Moussa DANIOKO

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