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Dépôt humanitaire de la CEDEAO à Bamako : LE PROJET PREND FORME

L’infrastructure accueillera un stock de sécurité pour toute la sous-région ouest africaine. Il servira en cas de catastrophes naturelles, crises humanitaires, violences politiques entrainant des pertes de biens ou des mouvements massifs de populations

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Bamako a accueilli la semaine dernière, une forte délégation de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO), conduite par le commissaire chargé des affaires sociales et du genre, le Dr Sow Fatoumata Dia. La mission était destinée à relancer le projet de réalisation d’un dépôt humanitaire dont le jalon a été posé depuis 2005. Le Dr Sow était accompagné de ses collègues, le Dr Lapodini M. Atangha, en charge de l’environnement et des ressources en eau, et Me Khadi Mamatou Sacko, chargée des finances. La délégation comprenait également Sediko Douka, directeur unité de développement de la planification des projets et Usmane A. Obeche, agent de programme de l’équipe d’intervention d’urgence.
Accompagnée du ministre de l’Action humanitaire, de la Solidarité et de la Reconstruction du nord, Hamadoun Konaté, la délégation a d’abord fait une visite de reconnaissance du domaine foncier affecté à la CEDEAO par le gouvernement pour abriter le dépôt dans la zone aéroportuaire. Elle a ensuite eu une séance de travail avec la partie malienne dans la salle de conférence du ministère de l’Action humanitaire.
Le projet consiste à implanter un grand magasin de stockage de vivres et de non-vivres et des bureaux pour le personnel sur une superficie de 30 ha. Le dépôt de Bamako n’est pas destiné qu’à notre seul pays. Il va servir de stock de sécurité pour toute la sous-région ouest-africaine. L’objectif est d’assister les pays membre de la CEDEAO, victimes de violences, notamment politiques, de catastrophes naturelles ou autres sinistres entrainant des destructions de biens en particulier comme les vivres et/ou de mouvements massifs de populations nécessitant une aide humanitaire.
Cette initiative heureuse date de 2005. Elle découle des constats faits des conséquences des catastrophes sur la vie des populations de la Communauté. La CEDEAO entend prendre en charge le défi humanitaire suscité par ces phénomènes. La décision a été prise lors de la 25è session ordinaire de la conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Organisation tenue à Accra. Depuis lors, l’idée fait son chemin en dépit de quelques retards accusés pour des raisons objectives, jusqu’à la signature du protocole d’accord d’établissement en 2010, a indiqué le Dr Sow Fatoumata Dia. La signature de ce protocole a été suivie par la mise en place d’un comité technique au niveau de la CEDEAO, avec pour objectif d’œuvrer à la réalisation du projet qui prend forme petit à petit. Mme Fatoumata Dia Sow a expliqué que sa visite s’inscrivait dans ce cadre.

IMPACT POSITIF SUR L’ECONOMIE NATIONALE. La CEDEAO a vu juste en prenant cette décision, a estimé Hamadoun Konaté. Pour la raison simple que durant les vingt dernières années, les conflits ont entrainé dans la sous-région ouest-africaine d’importantes pertes en vies humaines, des destructions de biens et des déplacements de millions de personnes, a-t-il noté. L’Afrique de l’ouest est, par ailleurs, périodiquement exposée à des catastrophes naturelles ou causées par l’homme, telles que la sécheresse, les feux de brousse, les inondations, les épidémies, les crises alimentaires. Les conséquences sociales de ces événements tragiques sont incommensurables sur les populations. C’est pour faire face à cette situation, que les chefs d’Etat et de gouvernement ont décidé d’installer au Mali le dépôt humanitaire et logistique, a confirmé le ministre Konaté.
Le mémorandum signé en février 2010 détermine à la fois les conditions de sa réalisation et de son fonctionnement, les droits et obligations des parties ainsi que les privilèges et immunités y afférents. Une fois réalisée et rendu fonctionnel, le dépôt permettra à la Commission de la CEDEAO de fournir une assistance humanitaire requise aux Etats membres en cas d’urgence humanitaire. Le ministre Konaté a rappelé que lors des inondations de 2009, il avait fallu attendre plus d’une semaine pour que certaines régions reçoivent le matériel stocké dans le dépôt de Brindisi, en Italie, où sont entreposés tous types de fournitures. Si ces produits étaient à Bamako, ils auraient servi, en temps réel, les populations dans le besoin dans la sous-région, a-t-il estimé.
Les tendances météorologiques et les risques liés au changement climatique, sont, en effet, des facteurs négatifs qui fragilisent davantage nos populations. Dès lors, il devient de plus en plus nécessaire de diminuer la distance entre le dépôt et les bénéficiaires et d’augmenter le stock de matériels pouvant être mobilisés en période de catastrophes ou de crises humanitaires. Hamadoun Konaté a saisi l’occasion pour s’étendre sur les avantages comparatifs que le Mali (vu sa position géographique) offre à ces pairs de la sous région en abritant une telle infrastructure. Les retombées économiques pour notre pays sont aussi importantes. « En plus de la mission humanitaire, le dépôt aura un impact positif sur l’économie locale et le renforcement des capacités nationales… », a souligné le ministre Konaté.
La création de ce bureau aura un impact positif sur le secteur de l’emploi, notamment durable. C’est donc au regard de ces avantages que le gouvernement s’est engagé non seulement à affecter un site à la CEDEAO pour abriter le dépôt, mais aussi à réaliser un certain nombre d’ouvrages pour son exploitation. Il s’agit de la construction des voies d’accès au dépôt capables de supporter le trafic de camions poids lourds, de l’entrée principale du dépôt à la Route nationale 6 ; de la contribution au financement de la construction des infrastructures en exonérant des taxes et droits de douane l’importation de tout le matériel nécessaire à la réalisation du dépôt ; de la fourniture des services publics, des privilèges et immunités au personnel de statut international.
Le ministre Konaté avait à ses côtés ses homologues de l’Equipement, des Transports et du Désenclavement, Mamadou Hachim Koumaré, des Domaines de l’Etat et des Affaires foncières, Mohamed Aly Bathily, et le commissaire à la Sécurité alimentaire, Nando Dembélé. Les ministres de la Défense, des Affaires étrangères et de l’Economie et des finances étaient représentés par leurs conseillers techniques en charge du dossier.

A. O. DIALLO

source : L’Essor

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